Membre des Missionnaires de la Sainte Famille (MSF), âgé de 47 ans, le Père Miguel Gerardo Flores Hernández avait été vu pour la dernière fois le 18 août dans la zone d’Uruapan, a informé l’archidiocèse de Morelia. Il était porté disparu après avoir célébré une messe dans la communauté de Matanguaran, dans la municipalité d’Uruapan. Son corps était en état de décomposition avancée, selon le quotidien La Jornada du 27 août 2018.
Le journal écrit que depuis 2012, huit prêtres ont été assassinés dans cette région. Vicaire de la Paroisse Sainte Catherine d’Alexandrie de Jucutacato, le prêtre était très engagé au plan social en tant que directeur du Centre Nazareth pour la formation de la famille, où il s’occupait de couples, d’enfants abandonnés et de jeunes, dans une zone où dominent la pauvreté et la marginalisation.
La région où le prêtre a été enlevé est un territoire disputé entre deux cartels particulièrement violents et sanguinaires qui sont en guerre ouverte, le Jalisco Nueva Generación et les Viagras. Selon diverses sources, l’homicide du prêtre a probablement été dû au vol de sa camionnette, qui n’a pas été retrouvée,
Le Michoacán est un territoire très dangereux pour l’Eglise. Il est à noter que parmi les trois prêtres portés disparus entre 2012 et 2018, deux se trouvaient dans le diocèse de Zamora, dont l’évêque est Mgr Javier Navarro Rodríguez.
Miguel Gerardo Flores Hernández est le deuxième prêtre tué en moins d’un an au Michoacán, après l’assassinat du curé de Puruándiro, José Alfredo López Guillén, en septembre 2017. Le Père José Luis Segura, curé de Buenavista Tomatlán, a déclaré à un journal local que le Père Flores Hernández avait été menacé par le crime organisé, car il était l’un des prêtres qui critiquait les actes répréhensibles de ces groupes.
Le curé d’Apatzingán, Gregorio López Jerónimo, a souligné que le Mexique est le pays le plus dangereux pour prêcher l’Evangile: «Dans une région où un prêtre, un enseignant, un médecin ou quelqu’un qui fait un travail altruiste est assassiné, cela signifie que nous atteignons un niveau élevé de sauvagerie et d’atrocité. Les criminels ne respectent plus leur propre mère, ils ont perdu toute hiérarchie de valeurs et c’est très inquiétant».
Selon le Registre national des personnes disparues (RNPED), la trace de quelque 30’000 personnes a été perdue au Mexique ces dernières années, rapporte le Centre Catholique Multimedial (CCM). LE CCM, dirigé par le prêtre-journaliste Sergio Omar Sotelo Aguilar, qui a publié l’an dernier un long rapport sur l’assassinat au Mexique des prêtres et des personnes engagées dans l’Eglise. (cath.ch/com/be)
Jacques Berset
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