A l’origine de l’aventure: une plainte, souvent entendue de ce côté-ci du globe. Les prochaines JMJ de Panama sont prévues en janvier prochain – et non en été. «Difficile d’y participer», bougonnent quelques jeunes. «Je vous y emmène en voilier», leur rétorque Jean-Yves Robert, ancien pilote de ligne et passionné de voile. Le défi est lancé sur un coup de tête.
Les mois passent et le projet prend vie. Deux autres voiliers et leur skipper rejoignent l’aventure: un retraité de la marine nationale et une famille qui effectue un tour du monde à la voile mettent eux aussi leur bateau et leur expérience au service du projet JMJ 2019 – cap sur Panama.
Pour rejoindre le prochain pays hôte des JMJ «quelques jours avant l’événement», le voyage se fera par étapes. «Nous partirons de Camaret-sur-Mer, près de Brest, direction Compostelle, explique Anne Laurence. Nous ferons escale au Maroc où nous partirons sur les traces de Charles de Foucauld. Avant de faire route vers le Sénégal où nous passerons une semaine auprès d’une communauté Point-Coeur, au service des plus démunis. Après une dernière escale technique au Cap-Vert, nous traverserons l’océan Atlantique. Trois semaines jusqu’à Sainte-Lucie puis direction le Panama, où nous devrions arriver début janvier».
A bord, la prière sera quotidienne: «chapelet, messe, temps de prière personnels», détaille Anne Laurence. Des retraites et des enseignements thématiques sont aussi prévus, assurés par l’aumônier de cette épopée, le Père Tanguy Marie, de la communauté des Béatitudes.
L’aventure spirituelle est aussi un défi logistique pour ces 17 jeunes qui ont tous accepté de mettre entre parenthèses leurs études ou leurs engagements professionnels. «Le budget est de 100’000 euros. Nous avons dû trouver les fonds et réunir les montants», explique Anne Laurence. Sur le pont, il faudra composer avec le manque d’expérience. «La moitié d’entre nous ne connaît pas ou peu le monde de la voile. Les trois skippers devront s’assurer de notre capacité à apprendre rapidement, afin que chacun puisse assurer la manœuvre. En parallèle, il faudra s’occuper de la cuisine et du ménage». Aux enjeux sportifs et spirituels s’ajoute donc un défi communautaire pour ces jeunes qui ne se connaissent pas.
Son diplôme d’ingénieur en poche, Anne Laurence cherchait à partir à l’aventure. «Je l’ai demandée à Dieu. J’ai ouvert mon ordinateur et j’ai découvert le projet sur Facebook«. Tout simplement. La jeune femme de 25 ans se réjouit de «traverser l’Atlantique et d’ancrer davantage sa vie spirituelle».
Au terme du voyage, quelle saveur auront les JMJ? «Difficile de le dire à l’avance. Je pense que notre groupe sera soudé d’une façon différente. Nous aborderons ces rencontres forts de toute l’aventure que nous aurons vécue à travers ce pèlerinage maritime». Anne Laurence espère bien que leur engagement fasse des émules. «J’aimerais que d’autres jeunes se rendent compte qui si on monte un aussi gros projet pour les JMJ, cela signifie que ça vaut le coup d’y aller».
Une «bonne centaine» de jeunes Suisses attendus
«Une bonne centaine de Suisses, peut-être 150, sont attendus à Panama», explique Mgr Alain de Raemy, évêque des jeunes, qui traversera lui aussi l’Atlantique pour participer à ces rencontres mondiales de la jeunesse catholique. Les chiffres ne sont pas encore définitifs car les inscriptions sont toujours ouvertes. Pour la première fois, tous les jeunes Suisses seront logés ensemble à Panama, dans une école tenue par… un Suisse. «35 Romands sont déjà inscrits», confirme Aline Jarry, de l’Agence de Voyage Ad Gentes. Ils auront la chance de passer la semaine qui précède les JMJ à Bocas del Toro, «l’équivalent des Caraïbes mais version Panama», selon l’Association romande des JMJ. Les JMJ de Panama se tiendront du 22 au 27 janvier 2019. Elles sont précédées des journées en diocèse, une semaine avant.
Pierre Pistoletti
Portail catholique suisse
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