Mgr Haas a pris ses fonctions d’évêque de Coire en 1990. A la demande de son prédécesseur, Mgr Johannes Vonderach, il avait été nommé évêque co-adjuteur avec droit de succession par Jean-Paul II en mars 1988. Le droit du chapitre de la cathédrale de Coire à l’élection d’un évêque avait ainsi été contourné. Le droit canonique prévoit toutefois cette possibilité. Mais l’ordination épiscopale s’était accompagnée à l’époque de vives protestations.
En raison de son attitude conservatrice et de ses nominations, il s’était heurté à une opposition virulente dans le diocèse suisse alémanique. Sa démission avait été réclamée à plusieurs reprises. En 1993, le Vatican avait essayé d’apaiser la situation en plaçant deux évêques auxiliaires, Mgr Paul Vollmar et Mgr Peter Henrici, à ses côtés. Avec pour mission de «contribuer au rétablissement de la pleine communion ecclésiale en Suisse et dans le diocèse», selon la lettre de nomination du pape Jean-Paul II.
Les deux évêques auxiliaires ont alors cherché à renouer contact avec les paroisses et les corporations ecclésiastiques, dont certains avaient été rompus. Malgré leur travail de médiation, les différends n’avaient pas pu être résolus.
Raison pour laquelle Jean-Paul II avait créé l’archidiocèse de Vaduz, territoire détaché du diocèse de Coire, pour y mettre à sa tête Mgr Haas en 1997. La nouvelle avait provoqué l’indignation de nombreux Liechtensteinois. A l’époque, ils avaient menacé d’occuper la cathédrale de Vaduz et de perturber l’installation de l’évêque. Les autorités politiques, la quasi-totalité du parlement de l’État et la chorale de l’église avaient boycotté la célébration. Le prince Hans Adam II, régent du Liechtenstein, se tenait quant à lui derrière Mgr Haas.
Le quotidien Liechtensteiner Vaterland a abordé en marge des 70 ans de l’archevêque la question non résolue des relations entre l’État et l’Église. Dans la principauté, l’Etat et l’Eglise ne sont pas clairement séparés au niveau national et communautaire, ce qui conduit à des conflits répétés. Le prince lui-même insiste pour trouver une solution, selon le journal.
L’archidiocèse, en revanche, «n’est pas particulièrement ouvert à une séparation», selon le Liechtensteiner Vaterland. Le gouvernement semble attendre un nouvel évêque pour régler cette question. L’archevêque de Vaduz devrait remettre sa démission au pape dans cinq ans, à l’âge de 75 ans. (cath.ch/kath.ch/kna/ms/pp)
Pierre Pistoletti
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