Ces résultats ont été annoncés officiellement vendredi 3 août par la Commission électorale du Zimbabwe. Ils donnent vainqueur le président sortant Emmerson Mnangagwa avec 2,4 millions de voix, soit 50,8 % des suffrages. Contre 2,1 millions de voix (44,3 %) pour son adversaire de l’opposition, Nelson Chamisa. Aux législatives, le parti du président emporte 144 des 210 sièges du parlement.
L’opposition a rejeté ces résultats, estimant qu’ils ont été truquées. Elle a appelé ses militants à descendre dans la rue pour protester. Quatre personnes ont été tuées par les forces de l’ordre lors de récentes interventions. De son côté, le président Mnangagwa a appelé au calme, prônant un règlement pacifique de la crise.
Dans ce contexte, la conférence épiscopale a exhorté tous les partis politiques au calme. Le président de la commission Justice et Paix, Mgr Rudolf Nyandoro, a proposé aux partis en conflit d’utiliser un «espace de sécurité» proposé par l’Eglise catholique «pour construire la paix, en incluant tout le monde, afin d’affronter les problèmes urgents et plus profonds auxquels le Zimbabwe est confronté».
«Nous condamnons l’assassinat des manifestants, a affirmé Mgr Rudolf Nyandor. Cela porte atteinte aux droits de l’homme, aux valeurs fondamentales de la vie humaine, ainsi qu’à la dignité humaine. Nous blâmons également l’utilisation de protestations violentes et la destruction des biens lorsque les citoyens expriment leurs griefs», a-t-il ajouté, renvoyant dos à dos les forces de sécurité et les manifestants.
La conférence épiscopale, à travers Mgr Rudolf Nyandor, a également invité l’armée et la police à présenter des excuses au peuple et aux familles des victimes, pour l’usage de la force. Cela ouvrirait la voie à la réconciliation et à la reconstruction de bonnes relations entre les citoyens et leurs forces de défense. (cath.ch/cisa-tt/ibc/pp)
Pierre Pistoletti
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