Le transfert des familles musulmanes avait été autorisé par le gouvernement fédéral, rapporte le 2 août 2018 l’agence d’information vaticane Fides. L’arrêt du processus a été revendiqué comme un succès du Conseil provincial. La décision se veut l’expression d’une nouvelle sensibilité politique visant à faire pression sur le gouvernement irakien. Il s’agit d’éviter que certains ne profitent de la situation chaotique ayant fait suite au conflit avec les djihadistes de l’Etat islamique (EI) pour modifier les équilibres démographiques de cette région. De tels changements se font souvent au détriment des communautés ethniques et religieuses minoritaires qui y vivent traditionnellement.
Au cours de ces dernières décennies, la composante sunnite a augmenté en nombre dans le nord de l’Irak, explique Fides. Cela fait suite aux politiques de redéploiement démographique menées par le régime baassiste depuis les années 1970. La Constitution irakienne actuelle a mis hors-la-loi toute politique dirigiste pour modifier la composition démographique des différentes zones du pays.
Des hommes politiques locaux et nationaux originaires de la plaine de Ninive ont exprimé leur intention d’utiliser tous les moyens légaux possibles – y compris les manifestations de rues – pour inciter le gouvernement de Bagdad à renoncer à de tels transferts.
Un retour des nombreuses familles chrétiennes qui avaient abandonné leurs domiciles entre juin et août 2014 face à l’avancée des djihadistes est en cours depuis un an. Mais ce processus est lent et difficile, souligne Fides. (cath.ch/fides/rz)
Raphaël Zbinden
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