La présidente de la NCW, Rekha Sharma, a justifié la demande sur la base d’un rapport détaillant deux scandales largement relayés par la presse indienne en juin 2018, rapporte le quotidien The Indian Express.
L’Église orthodoxe syrienne malankare du Kerala, au sud du pays, a suspendu cinq de ses prêtres à la suite d’allégations selon lesquelles ils auraient abusé sexuellement d’une mère de deux enfants en utilisant des secrets de confession pour la faire chanter.
Le scandale a éclaté lorsqu’un extrait audio d’une conversation téléphonique, prétendument entre le mari de la femme et un représentant de l’Eglise, a été diffusé sur les médias sociaux. Le mari allègue qu’un prêtre a eu des rapports sexuels avec sa femme après l’avoir menacée de briser le secret de la confession pour en révéler certains éléments à son mari. Le prêtre aurait enregistré l’acte sexuel sur vidéo et transmis l’information et la vidéo à un autre prêtre, qui l’aurait également utilisé pour avoir des rapports sexuels avec la femme, rapporte l’agence catholique Ucanews. L’autre affaire concerne les accusations de viol à répétitions lancées par une religieuse contre Mgr Franco Mulakkal, évêque catholique de Jalandhar (Pendjab).
Rekha Sharma a ainsi recommandé que le gouvernement abolisse la pratique de la confession dans les églises, du moment que celle-ci «fait obstacle à la sécurité et à l’intégrité des femmes».
Les propos ont provoqué un concert de protestations dans les Eglises chrétiennes du pays, rapporte le quotidien britannique Catholic Herald. «La demande est absurde et démontre une ignorance du sacrement de la confession», a déclaré le cardinal Oswald Gracias, président de la Conférence des évêques catholiques de l’Inde. Pour l’archevêque de Bombay, une telle mesure serait «une atteinte directe à notre liberté de religion garantie par la Constitution indienne». Il se dit confiant que le gouvernement ignorera totalement cet appel de la NCW.
Le cardinal a également enjoint la commission à se pencher sur l’appauvrissement des femmes, la prévention de la violence domestique et la mise en place de systèmes de protection, plutôt que d’intervenir sur des sujets religieux «auxquels elle ne comprend rien».
Le Conseil des évêques du Kerala a aussi mis en évidence le caractère anticonstitutionnel de la demande, lui attachant des motivations «communautaires et politiques». (cath.ch/ag/rz)
Raphaël Zbinden
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