Les régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun sont secouées depuis octobre 2016 par un conflit sécessionniste sanglant. Des activistes qui déploraient au départ la marginalisation de ces provinces se sont peu à peu radicalisés et ont fini par réclamer l’indépendance. Les séparatistes demandent que la région s’appelle désormais «Ambazonie» et qu’elle soit liée à l’Etat camerounais par le même type de système fédéraliste que celui qui avait cours dans la période 1961-1972.
Selon des données de Caritas Internationalis de juin dernier, les incursions armées au Cameroun ont contraint 160’000 personnes à partir de chez elles pour se réfugier dans la brousse et 26’000 autres à traverser la frontière vers le Nigeria pour fuir des régions «hantées par la peur et la mort».
Le conflit a pour origine une crise socio-politique, qui a éclaté en octobre 2016, suite à des revendications d’activistes des deux régions anglophones, qui représentent environ 20% des 24 millions de Camerounais.
L’Eglise catholique au Cameroun s’est plusieurs fois déclarée opposée à la séparation du pays, prônant plutôt une décentralisation.
Dans une déclaration commune à l’issue de leur rencontre, les dignitaires religieux des régions anglophones ont invité les deux parties en conflit à l’ouverture d’un dialogue national et à l’arrêt des hostilités, rapporte Radio France internationale (RFI). «Les populations souffrent continuellement dans tous les villages et dans les villes», a relevé le porte-parole de la rencontre, le révérend Simon Munzu, rapporteur de l’assemblée presbytérienne du Cameroun.
Il a souligné qu’avant de se rendre à la conférence générale de Buéa, la principale ville anglophone du Cameroun, il était important que les populations des deux régions anglophones se réunissent pour se mettre d’accord sur les principaux problèmes à aborder, ainsi que pour désigner des représentants. (cath.ch/ibc/ag/rz)
Raphaël Zbinden
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