Le prêtre italien a été élu par 41 membres électeurs au cours du chapitre général de la Fraternité tenu à Ecône, en Suisse, depuis le 11 juillet. Il a ainsi obtenu au moins les deux tiers des votes. Don Pagliarani sera donc supérieur pour les 12 prochaines années à venir.
Après avoir accepté sa charge, il a prononcé la profession de foi et le serment antimoderniste. Il succède ainsi à Mgr Bernard Fellay, qui a passé 24 ans à la tête de la Fraternité lefebvriste, un partisan du rapprochement avec l’Eglise catholique au cours de ces dernières années.
Dans un entretien en 2011, Don Pagliarani avait déclaré que la FSSPX «avait l’intention de coopérer pour que l’Eglise puisse récupérer sa tradition» et qu’elle doit donc être «une pierre d’achoppement et un signe de contradiction : avec ou sans régularisation canonique» avec Rome. «La possibilité pour la Fraternité de s’approcher d’une situation canonique régulière ne dépend pas de nous, avait-il ajouté, mais de l’acceptation par la hiérarchie de la contribution que la tradition peut apporter à la restauration de l’Eglise».
Ordonné en 1996, le prêtre italien a été successivement supérieur du district d’Italie puis directeur du séminaire Notre-Dame corédemptrice de La Reja, en Argentine.
Cette nomination surprend, explique le site Vatican Insider, dans la mesure où le nombre d’Italiens dans la FSSPX est relativement faible. Ce choix, analyse le site vaticaniste, a probablement été soutenu par Mgr Alfonso de Galarreta, évêque espagnol dont est proche Don Pagliarni. Au cours de ce chapitre général, Mgr de Galarreta a d’ailleurs été élu premier assistant du supérieur et Don Christian Bouchacourt, supérieur du district de France, second assistant.
Mgr de Galarreta a toujours représenté une ligne intransigeante et peu favorable à un accord avec le Saint-Siège, tout au long du dialogue entretenu ces dernières années. Le prélat est l’un des quatre évêques ordonnés par Mgr Lefebvre sans mandat papal en 1988. Cet acte avait provoqué l’excommunication des prélats, avant que celle-ci ne soit révoquée par le pape Benoît XVI en 2009.
Mgr Bouchacourt connaît très bien, quant à lui, le pape François, selon Vatican Insider, pour avoir été longtemps supérieur en Argentine et avoir eu plusieurs entretiens avec le cardinal archevêque de Buenos Aires à cette époque. En mai 2017, le prélat français avait relevé de leurs fonctions des prêtres hostiles à la reconnaissance par l’Eglise catholique de la légitimité des mariages de fidèles de la Fraternité.
Le serment antimoderniste prononcé par Don Pagliarani est une profession de foi promulguée par le pape Pie X en 1910, supprimée en 1967 par Paul VI, suite au concile Vatican II. Il rappelle les principaux dogmes catholiques, surtout ceux mis en doute par les modernistes, et devait être juré et signé chaque année par les enseignants, les supérieurs religieux, les prêtres chargés de la pastorale et les clercs accédant aux ordres majeurs. (cath.ch/imedia/ah/gr)
Grégory Roth
Portail catholique suisse
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