Répondant au site belge cathobel, Corneille Nangaa a détaillé les mesures prises par sa commission pour assurer des élections régulières en République démocratique du Congo. Les élections présidentielle, législatives nationales et provinciales, devaient se tenir en 2016. Après une âpre discussion entre la majorité présidentielle, l’opposition et la société civile, sous l’égide des évêques congolais, un accord a été conclu le 31 décembre 2016, d’où son nom d’accords de la Saint-Sylvestre qui a fixé la date de la tenue des trois scrutins en décembre 2018. Alors que le dépôt des candidatures a débuté le 23 juin, la date butoir du 23 décembre reste pour l’instant d’actualité. Pour Corneille Nangaa, elle sera respectée.
«Il faut que les élections soient une fête et pas un drame!»
«Mon rêve est de donner au peuple Congolais ces troisièmes élections en plus de 50 ns d’indépendance. Nous avons eu quatre présidents et aucun n’a pris le pouvoir après une ‘remise-reprise’, note Corneille Nangaa Comme le disait mon prédécesseur, l’abbé Malu-Malu, il faut que les élections soient une fête et pas un drame. C’est mon rêve.»
La CENI est l’organe en charge de conduire tout processus électoral. Le préalable à ces élections était bien évidemment l’inscription des Congolais sur les listes, de façon à avoir un fichier électoral complet. Depuis juillet 2016 jusqu’au 31 janvier 2018, près de 46 millions de votants ont été inscrits se félicite C. Nangaa. «Peu de pays africains qui disposent d’un atlas de ce genre».
L’appel au dépôt des candidatures le 23 juin a ouvert une nouvelle phase opérationnelle. Cela d’abord pour les provinciales, ensuite pour les scrutins présidentiel et législatif.
Après avoir inscrit les candidats, il faudra procéder au déploiement du matériel, au recrutement et à la formation des quelque 650’000 agents. La campagne électorale commencera le 20 novembre pour se terminer le 21 décembre. «Je peux affirmer que les Congolais fêteront Noël en connaissant ceux qui ont gagné les élections. Nous y travaillons et nous allons y arriver.»
Les agents électoraux seront recrutés en priorité parmi le personnel de l’éducation nationale. Là où les enseignants ne sont pas assez nombreux, on recourra au personnel des centres de santé, aux fonctionnaires de l’Etat et à la société civile locale.
Corneille Nangaa revient aussi sur le fonctionnement de la ‘machine à voter’ qui sera utilisée pour ces élections. La machine ne vote pas, ce n’est pas un vote électronique. Le vote se fait sur un bulletin papier. La machine n’est qu’un appareil pour imprimer in situ le bulletin par l’électeur lui-même, qu’il glissera ensuite dans l’urne. Le comptage se fera manuellement avec la possibilité de vérifier combien de bulletins ont été imprimés par la machine. La machine à voter est fournie d’une entreprise sud-coréenne, qui équipe aussi la commission électorale de son propre pays.
La commission électorale a pu bénéficier de l’apport de 52 experts internationaux de la Monusco, du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement) et de l’Union européenne. L’appui logistique de la Monsuco a en outre été très utile pour collecter sur le terrain les données destinées au fichier électoral.
Pour Corneille Nangaa, l’indépendance de la CENI est aussi un des grands enjeux. «Ma question est de savoir si les acteurs sont vraiment prêts à aller aux élections quand je vois le comportement des uns et des autres. […] Tous les acteurs – pouvoir, opposition et partenaires internationaux surtout, demandent à la CENI d’être souveraine mais ils souhaitent chacun qu’elle fasse ce qu’ils voudraient qu’elle exécute.» (cath.ch/cathobel/mp)
Maurice Page
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