«Encore une fois, nous demandons au président Muhammadu Buhari d’épargner au pays d’ultérieures souffrances et le chaos de l’anarchie et de la mort». Les évêques se sont exprimés dans un communiqué publié à la suite du massacre, le 23 juin dernier, de plus de 200 agriculteurs chrétiens par des bergers musulmans fulanis – appellation nigériane des peuls. Les attaques se sont déroulées dans plusieurs villages de l’Etat de Plateau, au centre du pays, rapporte l’agence vaticane Fides.
Dans son message, l’épiscopat nigérien fustige l’incapacité du président à assurer la sécurité de la population. «Si le président ne parvient pas à garantir la sécurité du pays, il a perdu la confiance des citoyens. Il ne peut plus gouverner les camps d’extermination et les cimetières de masse qu’est devenu notre pays».
Fin avril, la Conférence épiscopale du Nigeria avait publié un communiqué dans lequel elle demandait déjà au Chef de l’Etat de démissionner après le massacre du 24 avril dans le village de Mbalom lors duquel avaient été tués deux prêtres, les Pères Joseph Gor et Felix Tyolaha en compagnie de 15 de leurs paroissiens.
Les évêques ajoutent qu’ils ne peuvent plus considérer «comme une simple coïncidence que les responsables de ces crimes odieux soient de la même religion que ceux qui contrôlent les services de sécurité, président compris».
Les violences ne sont cependant pas à sens unique dans la mesure où les éleveurs chrétiens se livrent à des représailles à l’encontre des fulanis. Les évêques remarquent que, dans ce cas, les forces de l’ordre parviennent à arrêter rapidement les coupables, ce qui n’est pas le cas en ce qui concerne les responsables des massacres de chrétiens.
Selon Amnesty International, 1’813 personnes auraient été tuées dans 17 des 36 Etats du Nigeria depuis le début de cette année, soit plus du double qu’en 2017. (cath.ch/fides/bh)
Bernard Hallet
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