Restauré en 1970 par Paul VI, l’ordre antique des Vierges consacrées remonte aux temps apostoliques, avec de nombreuses martyres comme sainte Agnès, sainte Cécile ou encore sainte Agathe. Aujourd’hui, on en compte environ 5’000 dans le monde, selon un chiffre de 2016. Une «surprenante force d’attraction»,affirme l’Instruction.
Fruit d’une large consultation entre évêques, Vierges consacrées et experts du monde entier, ce document vise à donner des orientations aux évêques, avec l’expérience de plusieurs décennies.
Pour le cardinal Joao Braz de Aviz, préfet de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostoliques, il s’agit ainsi du premier document du Saint-Siège spécifiquement sur le sujet. Avec pour objectif d’approfondir la physionomie et la discipline de cette forme de vie.
Un des enjeux est également de découvrir la beauté de cette vocation particulière, souligne le cardinal, qui met notamment en valeur le charisme de la virginité pour Dieu. Celle-ci est une «réalité salvifique», certes difficile à comprendre pour l’homme charnel (17). En renonçant au mariage humain, les Vierges consacrées expérimentent cependant la fécondité de l’union au Christ. Elles anticipent aussi la communion définitive avec Dieu à laquelle chacun est appelé (18).
Cette vocation permet dès lors de répondre au désir de nombreuses femmes de se donner entièrement à Dieu, tout en participant à la vie de leur diocèse (6). L’évêque doit donc porter une attention particulière aux Vierges consacrées (7). Depuis les temps antiques, la vocation de Vierge consacrée se caractérise de fait par l’enracinement au sein d’un diocèse (22). Elles maintiennent dès lors un dialogue avec l’évêque dans une attitude filiale obéissance.
Il revient à l’évêque du diocèse d’accueillir les vocations, et d’établir un parcours de formation approprié. Il est également en charge du soin pastoral envers les consacrées, s’assurant qu’elles vivent leur vocation avec une joyeuse fidélité (48). Dans cette optique, toutes les décisions d’importance majeure lui reviennent, et ce, même en cas de nomination d’un délégué (50).
Cet état de fait n’empêche pas la consacrée de déménager dans un autre diocèse (60), à la seule condition que les motifs restent raisonnables et proportionnés. L’avis définitif relève là encore de l’évêque. De même, les consacrées sont libres de se réunir pour vivre ensemble ou de rejoindre un institut de vie consacrée. Sur ce dernier point, l’évêque doit laisser au Saint-Siège prendre les dispositions nécessaires.
Par ailleurs, le discernement des vocations requiert beaucoup de prudence de la part de l’autorité diocésaine. Car la virginité n’est pas réductible au signe de l’intégrité physique (88). C’est pourquoi le discernement peut avoir recours à la psychologie (89), mais avec le consentement libre et formulé par écrit de la personne concernée.
Concrètement, les Vierges consacrées se dévouent à la prière – liturgie des heures, pratique des sacrements – à la pénitence, aux œuvres de miséricorde et à l’apostolat. La particularité est que leur charisme de virginité peut se développer dans différents types de situation sociales: seules, en famille, ou au travail.
Une candidate ne peut pas entrer en propédeutique avant l’âge de 18 ans, et ne peut ordinairement être consacrée avant 25 ans (82). Elle ne doit jamais avoir été mariée ni avoir vécu publiquement dans un état contraire à la chasteté (84). De même, entre la demande d’admission et la consécration doit se dérouler une période de discernement de deux ou trois ans, pour lui permettre de mûrir sa décision (97).
Durant la cérémonie de consécration (19), la Vierge consacrée exprime le sanctum propositum, c’est-à-dire la ferme et définitive volonté de persévérer pour toute la vie dans la chasteté parfaite et dans le service de Dieu et de l’Eglise. Cette volonté est ensuite accueillie et confirmée par l’évêque au cours de la prière solennelle. Par celle-ci, il invoque et obtient pour la nouvelle consacrée l’onction spirituelle qui établit le lien sponsal avec le Christ.
Dans leur façon de s’habiller enfin, les Vierges consacrées doivent conserver les habitudes de leur milieu avec sobriété (38). Sauf exception, elles portent l’anneau reçu durant le rite de consécration.
Pour les 50 ans en 2020, une rencontre internationale devrait être organisée à Rome, a aussi annoncé le Saint-Siège. (cath.ch/imedia/xln/mp)
Maurice Page
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