Il fait chaud dans la Salle paroissiale de Belfaux ce 30 juin. Outre que la météo, à l’extérieur, est «tropicale», l’ambiance est ardente pour le concert de Hopen. Des dizaines de jeunes se déchaînent au rythme de la musique rock.
La chaleureuse ambiance fait oublier que l’affluence fait quelque peu défaut. «Il y a quelques centaines de personnes, alors que la salle peut en contenir 700», confie Margaux Elbaum, l’attachée de presse du festival. «Mais c’est déjà bien pour un festival qui vient de débuter et qui est en concurrence avec la Coupe du monde de football», poursuit-elle. La jeune bénévole de 16 ans assure en tout cas que l’atmosphère a été fervente et enthousiaste tout au long de la journée.
Tout a commencé à 15h en musique avec une prestation du groupe punk «Les Sans Voix», emmené par Pierrot Sapu. L’artiste français a ensuite raconté son parcours de vie atypique, qui l’a amené à la foi à travers bien des «galères». L’ex chanteur des «Garçons bouchers» a notamment dû traverser l’épreuve de la mort de son épouse, décédée de maladies consécutives au sida à l’âge de 32 ans. Une tragédie qu’il a surmontée grâce à sa foi en Dieu et en l’amour. Margaux confie avoir pleuré à l’évocation de ce parcours de vie. «Ce qui nous a beaucoup touchés, les jeunes présents, c’est cette idée que tout, même la mort, a une raison d’être et peut nous faire grandir».
Un encouragement à affronter les aléas de l’existence reprise un peu plus tard par Mgr Alain de Raemy, évêque auxiliaire de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF), qui a présidé la messe festive en l’église de Belfaux. Il a salué la persévérance des organisateurs de Crossfire, qui ont fait aboutir le festival malgré de nombreux obstacles. Le prélat fribourgeois, rappelant la lettre de soutien du pape François reçue il y a quelques mois, a loué l’engagement de ces jeunes catholiques qui ne restent pas sur leur canapé. «J’aime beaucoup cet évêque, qui n’a pas un discours abstrait et qui sait toujours trouver des mots qui nous rejoignent dans notre vie quotidienne», souligne Margaux.
L’ambiance est encore montée d’un cran avec les concerts qui ont commencé à partir de 20h. Le groupe de pop-louange français Hopen a «chauffé» l’assistance pour les artistes suivants: le chanteur de Hip-Hop évangélique français Manou Bolomik et le «prêtre-DJ» polonais DJ Padre.
Une soirée «ardente» qui a rassemblé au-delà du cercle de la jeunesse catholique locale. Tiago, bénévole de 18 ans, assure que, malgré son éducation catholique, il est actuellement détaché de la religion. Il avoue ne pas encore savoir quel effet aura l’événement sur ses convictions, mais trouve sympa que des personnes expriment ainsi leurs croyances.
«C’était l’un des objectifs du festival de ne pas seulement toucher la jeunesse catholique, mais de montrer aux personnes éloignées de l’Eglise que la foi, ça peut être ‘fun'», note l’attachée de presse. Un aspect confirmé par Loris, un autre bénévole de 17 ans. «Nous voulions monter un truc qui allie religion et jeunesse, afin que les jeunes détachés de l’Eglise puissent découvrir son aspect festif». Nicolas, un participant de 21 ans, trouve en tout cas qu’il y a «une grosse ambiance» pour une première édition. Il apprécie cette «façon décontractée de vivre sa foi».
Théophane Trojniar, du comité d’organisation, se réjouit également du succès du festival. Il est d’autant plus satisfait que la coordination de l’événement a souffert de quelques «couacs», dus notamment à des divergences de vision. Il pense cependant que le festival devrait se poursuivre dans le futur, mais au rythme d’une édition tous les deux ans, pour des questions de coûts. Il rappelle que Le nom du festival Crossfire, littéralement «croix en feu», vient du saint Crucifix de Belfaux qui a été retrouvé intact dans l’église réduite en cendres lors d’un incendie vers 1470. Fort de ce symbole, il est ainsi persuadé que le festival pourra se perpétuer suite à son «baptême du feu». (cath.ch/rz)
Raphaël Zbinden
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