Dans sa lettre, Vitus Huonder rappelle les points essentiels de l’encyclique. L’amour entre un homme et une femme signifie ainsi «persévérer, autant dans la joie que dans la souffrance de la vie quotidienne». Cet amour est intégral, fidèle et «exclusif, jusqu’à la fin de la vie». Et, il est finalement censé être «fécond». «Ce sont à travers ces vertus que les relations conjugales peuvent réussir», écrit l’évêque de Coire.
La vie sexuelle des époux tient une place centrale dans la lettre pastorale. Mgr Huonder y reprend le concept d’Humanae Vitae de «parentalité responsable». Il insiste sur la nécessaire distinction entre «contrôle de la reproduction» et «contraception». Le cycle féminin, avec ses périodes de fertilité et d’infertilité, est dans l’ordre de la création. Il rappelle ainsi que l’Eglise recommande aux époux de «se réunir pendant la phase infertile», s’ils veulent éviter d’avoir des enfants. Ils devraient aussi rester abstinents pendant les «quelques jours où la fertilité est incertaine».
L’évêque de Coire souligne que cela exige des conjoints de l’autodiscipline et de la modération, ce qui nécessite un changement du comportement sexuel. Il oppose cette méthode à celle de la contraception, qui ne pose aucune contrainte au comportement sexuel, mais empêche seulement ses conséquences indésirables.
Pour Mgr Huonder, la principale question est la façon dont l’homme contrôle sa sexualité: «Le fait-il avec détermination, avec une maîtrise de lui-même, ou laisse-t-il le contrôle à un contraceptif?».
L’évêque salue, en ce domaine, le «sens prophétique» de l’encyclique: «Car toutes les craintes exprimées par Paul VI se sont réalisées». Il avait parlé en particulier de la «déstabilisation du mariage et de la famille», à laquelle conduirait le découplage de la sexualité et de la reproduction.
Une déstabilisation des mariages et donc des familles qui a fortement augmenté, remarque le prélat grison. Une réalité qui conduit à la peur de l’attachement et à l’incapacité de s’engager. Il rappelle que la frontière entre avortement et contraception est en outre devenue floue, car certains contraceptifs ont des effets comparables à un «avortement précoce».
Pour Mgr Huonder, le découplage de la sexualité et de la fertilité n’a pas seulement conduit à la sexualité sans reproduction, mais également à la reproduction sans sexualité. Il mentionne les nouvelles technologies de reproduction qui provoquent la destruction d’innombrables embryons.
«La contraception fait partie de la culture de la mort», affirme ainsi l’évêque de Coire. Beaucoup ignorent ce lien, c’est pourquoi le rappel des principes contenus dans Humanae Vitae est utile pour montrer «comment l’Église comprend l’ordre de la création».
Le prélat est conscient que «beaucoup rejettent cet enseignement de l’Église». «Mais l’Église, comme son fondateur, doit être prête à afficher sa contradiction».
La lettre pastorale n’est pas destinée à être lue lors des messes dans le diocèse, précise l’évêché. Mais elle «peut et devrait être intégrée de manière appropriée à la prédication». (cath.ch/kath/sys/rz)
Raphaël Zbinden
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