La bioéthique ne doit plus «décider du sens de la vie et de la valeur d’une personne» en se basant sur la maladie et la mort,a souligné le pape. Elle prendra plutôt sa source dans la conviction profonde de la dignité irrévocable de la personne humaine, dans toutes les phases de son existence. Il sera alors possible selon lui de restituer aux pratiques bioéthiques «la grâce destinée par Dieu à la vie».
La vie humaine se déroule en effet de la gestation à la vie éternelle a précisé le pontife. Sans oublier la vie fragile, malade, blessée, «offensée et avilie», qui reste toujours la vie humaine. Quand nous condamnons les plus faibles à la privation, à la guerre, à l’abandon, «nous faisons le sale boulot de la mort», a prévenu le pape. Le mal cherche à «nous persuader que la mort est la fin» de toute chose, «que nous sommes venus au monde par hasard et destinés à finir dans le néant».
Le pape a appelé à s’engager avec plus de rigueur pour «désamorcer» toute «complicité avec le sale boulot de la mort soutenue par le péché». C’est pourquoi la vision globale de la bioéthique, a-t-il vivement suggéré, doit être renforcée par l’inspiration chrétienne.
Au début de son discours, le pape François a rendu un hommage au cardinal Elio Sgreccia, président émérite de l’Académie pour la vie de 2005 à 2008. Le pontife l’a remercié pour ce qu’il a «réalisé et continue de faire» pour la bioéthique. Le cardinal vient de fêter ses 90 ans et ses 25 ans d’épiscopat. En décembre 2017, il avait encore publié un article dénonçant le vote par le Sénat italien d’une loi sur la fin de vie. (cath.ch/imedia/ah/mp)
Maurice Page
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