Après la célébration au Conseil œcuménique des Eglises (COE) le pape François s’est rendu, le 21 juin 2018, au Centre œcuménique de Bossey (VD) pour y déjeuner avec les responsables du COE. Créé en 1946, Bossey est un laboratoire œcuménique qui a accueilli des milliers d’hommes et de femmes du monde entier, issus de toutes les traditions chrétiennes.
Le château, niché au cœur d’un grand parc dominant le lac léman, est un oasis et de paix . Son calme est propice à l’étude et à la rencontre. Dans les salles du centre, les étudiants travaillent, les fenêtres entrouvertes. Sur le hall et la terrasse de petits groupes discutent. Venus de diverses traditions chrétiennes du monde entier les hôtes font l’apprentissage de la rencontre interculturelle et inter-confessionnelle. L’oecuménisme se fait en marchant, comme aime à la répéter le pape François qui aurait demandé personnellement de visiter Bossey.
Dans son discours de l’après-midi au Conseil oecuménique des Eglises, le pape François a dit apprécier «le rôle incontournable de l’Institut oecuménique de Bossey dans la formation oecuménique des jeunes générations de responsables pastoraux et académiques de nombreuses Eglises et confessions chrétiennes du monde entier. L’Église catholique, depuis de nombreuses années, collabore à cette oeuvre éducative par la présence d’un professeur catholique dans la Faculté».
Le Pape y a été accueilli par le Père Lawrence Iwuamadi, doyen de l’Institut, envoyé du Conseil Pontifical pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens. Ce prêtre catholique, originaire du Nigeria, est présent à Bossey depuis 2012. «Cette visite montre que la question œcuménique est au cœur de la vision du pape François», a-t-il expliqué à Vatican News. «Je pense que nous sommes en train de commencer un été œcuménique. Il y a bien sûr le dialogue théologique, mais aussi le témoignage commun des chrétiens pour la paix pour l’accueil des réfugiés par exemple. Le pape François parle au cœur des gens. C’est ça l’œcuménisme d’aujourd’hui. On ne peut attendre d’avoir résolu tous les problèmes théologiques avant de commencer à cheminer ensemble.»
Lors d’un point de presse au château de Bossey, le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, a répondu aux critiques locales sur l’organisation d’une messe à Genève. L’ancien évêque de Bâle a rappelé le souhait du pape de visiter la communauté catholique locale. Or pour les catholiques, le sommet de leur foi est la sainte messe. Il était donc normal qu’elle soit prévue au programme de la visite, à Palexpo, mais après la rencontre au Conseil œcuménique des Eglises (COE). «Sinon les catholiques auraient eu l’impression qu’il est venu seulement pour les autres».
Pour sa part, le pasteur Olav Fykse Tveit, secrétaire général du Conseil œcuménique des Eglises, s’est exprimé sur la rencontre d’une délégation chrétienne des deux Corées avec le pape, dans l’après-midi. Le pasteur a souligné que le COE travaille depuis 40 ans sur cette question de la réunification des deux pays. Pour lui, «le travail et la prière» ont été les clefs du succès pour renouer le dialogue des deux côtés de la frontière. (cath.ch/vatican news/imedia/mp)
Maurice Page
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