Sovannarith Sam est responsable de l’organisation de protection des enfants Damnok Toek, (goutte d’eau) qui s’occupe chaque année de quelque 3’500 enfants marginalisés dans les villes de Phnom Penh, Poipet et Neak Loeung. À Poipet, ville située à la frontière de la Thaïlande, le médecin gère plusieurs centres d’accueil offrant refuge à quelque 750 enfants qui vivent et travaillent dans la rue comme porteurs, éboueurs, mendiants ou dans le pire des cas, en se prostituant. Dans les centres ces enfants peuvent trouver un peu de répit et se reposer. On leur propose un repas chaud et ils ont la possibilité de prendre une douche.
«Damnok Toek» propose aussi une scolarité de base à ces enfants. Lorsque c’est possible, les centres les préparent à réintégrer l’école publique régulière. En collaboration avec les autorités et l’économie privée, l’œuvre d’entraide permet aux jeunes filles et garçons de suivre une formation professionnelle et leur propose des apprentissages, des places de stage et des emplois.
Yves Serra, président de l’entreprise Georg Fischer SA et de la fondation «Clean Water» a salué l’engagement du lauréat marqué par la conviction que les enfants sont avant tout des êtres humains à la dignité et aux droits inaliénables. Le Prix Caritas est donc un encouragement à poursuivre cet engagement avec la force et la conviction dont il fait preuve depuis toujours.
Agé de 53 ans, le docteur «Rith», ainsi qu’on le surnomme, est père de trois enfants. Sa propre enfance a été marquée par la brutale dictature des Khmers rouges. «Nous avons été réduits en esclavage déportés de nos villes et forcés au travail agricole». Malgré tout, il a eu la chance de pouvoir étudier la médecine. Cette expérience personnelle le pousse à lutter pour que les enfants puissent avoir une enfance digne de ce nom et ne deviennent pas une simple force de travail ou des objet sexuels, a-t-il expliqué devant les quelques 700 invités réunis au Palais de la culture et des congrès de Lucerne.
Le directeur de Caritas Suisse, le Fribourgeois Hugo Fasel, a relevé que la coopération au développement est parfois controversée parce que trop souvent on en parle en termes technocratiques comme des améliorations systémiques, au lieu de parler de manière concrète. L’action du docteur Rith est immédiate et évidente. Il faut des exemples comme lui.
Le Prix Caritas est décerné chaque année à des personnes qui se distinguent par leurs compétences, leur humanité et leur engagement durable et innovant. Le Prix est doté de 10 000 francs qui bénéficieront au projet du lauréat. (cath.ch/kath.ch/com/mp)
Maurice Page
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