Soulignant l’engouement pour la messe du pontife à Palexpo – les billets sont partis en un jour – Mgr Morerod a précisé à l’agence catholique italienne SIR le 14 juin 2018 que parmi les 41’000 places mises à disposition des paroisses, 77% viennent de Suisse romande, 12% de Suisse alémanique, et moins de 1% de la partie italophone. Sans oublier les 11% de Français frontaliers. «Cela m’impressionne», a-t-il déclaré.
C’est d’autant plus frappant que la langue française n’est majoritaire que dans six cantons, sur les 26 qui composent la Confédération. Dans ce pays très décentralisé, les différences culturelles sont en effet «énormes» selon les zones linguistiques, explique Mgr Morerod, y compris à l’intérieur même de son propre diocèse.
Le prélat se réjouit ainsi qu’au cœur de l’Europe, le pape François vienne délivrer un «message d’espérance et de joie», dans un contexte de déchristianisation et de panne de la transmission, générale sur tout le continent. Pour lui, cela s’explique notamment par la «distance culturelle» qui existe entre la foi et la vie quotidienne. Même sur le plan de la philosophie, regrette-t-il, il n’existe plus de base commune entre les citoyens.
En Suisse particulièrement, pays qui a été très marqué par les guerres de religion, la formation à la foi chrétienne est souvent perçue comme quelque chose de «potentiellement dangereux».
Mgr Charles Morerod déplore également que la Suisse soit un des pays du monde où le taux de suicide est le plus élevé. «Quand matériellement, on a tout ce qu’on veut, quand il n’y a pas de souci économique (en Suisse, la situation économique n’est pas parfaite, et il y a aussi des pauvres) où et que chercher d’autre ?», s’interroge-t-il.
Evêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg depuis 2011, Mgr Morerod rappelle enfin qu’à Genève, la première des religions est «l’absence de religion». (cath.ch/sir/imedia/ap/be)
Jacques Berset
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