Suite au Concile Vatican II (1963-1965), le pape Paul VI signe en 1967 la Constitution apostolique Regimini Ecclesiae universae qui organise la Curie romaine. Celle-ci vient notamment consacrer l’élargissement de ses compétences, avec de nouveaux dicastères comme le Conseil pontifical pour les laïcs, le Secrétariat pour la promotion de l’unité des chrétiens (ancêtre du Conseil pontifical du même nom) ou encore l’Administration du patrimoine du Siège apostolique (APSA).
Cinq ans après l’entrée en vigueur de la constitution, Paul VI décide d’en vérifier le bon fonctionnement et l’adéquation avec les volontés conciliaires. Suite à cette évaluation, il institue une commission en 1974 afin de rédiger une nouvelle loi organisant la Curie. Cette commission est placée sous la présidence du cardinal Luigi Traglia, doyen du Collège des cardinaux, puis, à son décès en 1977, elle est dirigée par le cardinal Fernandino Antonelli. La commission est prolongée par Jean Paul II après son élection.
Fort des travaux de cette commission, le pontife décide de consulter les différents corps concernés. Le Collège cardinalice est ainsi convoqué dans son ensemble à deux reprises pour s’exprimer sur ce sujet, en 1979 puis en 1982. Les dicastères – «comme cela était normal» selon les mots du pape polonais – sont eux aussi consultés.
Une commission spéciale est instituée en 1983 pour rédiger une projet de loi à partir de ces consultations. Préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique, le cardinal Aurelio Sabattani en prend la conduite. En 1985, le Schema legis peculiaris de Curia Romana – schéma de loi particulière de la Curie romaine – est présenté au Collège cardinalice. La même année, il est soumis au Synode extraordinaire des évêques, composé des patriarches et archevêques majeurs, des présidents de conférences épiscopales, de religieux élus et des cardinaux à la tête de dicastères.
Après cette nouvelle consultation, une commission de rédaction du document final est créée. Uniquement composée de cardinaux, elle est présidée par le cardinal Sebastiano Baggio, camerlingue et président de la Commission pontificale pour l’Etat de la Cité du Vatican. Cette commission rend ses travaux au pontife en mars 1987. Un an plus tard, le 28 juin 1988, à l’occasion d’un consistoire de création de nouveaux cardinaux, le successeur de Pierre promulgue ce document sous le nom de Pastor Bonus. (cath.ch/imedia/xln/rz)
Raphaël Zbinden
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