Malgré des engagements internationaux et des accords comme celui de Paris en 2015 sur le climat, les émissions de gaz à effet de serre continuent à augmenter de façon inquiétante et préoccupante, a relevé le successeur de Pierre. Face à un besoin toujours plus grand d’énergie, a-t-il poursuivi, la production de celle-ci est faite avec de «graves conséquences écologiques et sociales», surtout pour ceux qui sont déjà les plus démunis.
Pour le pape, le monde a donc besoin d’un nouveau leadership qui comprenne que la Terre constitue un unique système et que l’humanité est aussi un unique système. Ces leaders doivent ainsi mettre leurs capacités au service des deux grandes fragilités du monde actuel: les pauvres et l’environnement. Et en raison de leurs fonctions, les dirigeants des groupes énergétiques peuvent constituer le noyau d’un groupe de responsables qui conçoit une telle transition énergétique mondiale, sans attendre.
Il est en effet nécessaire de trouver un mix énergétique adéquat, fournissant l’énergie au plus grand nombre – et combattant ainsi la pauvreté – tout en veillant sur l’environnement. Il faut ainsi permettre l’accès à l’électricité à tous, alors qu’un milliard de personne en sont encore privées. Mais cela doit se faire sans créer de déséquilibres environnementaux dont l’entière humanité d’aujourd’hui et de demain resterait gravement blessée. Car si «la civilisation a besoin de l’énergie, l’utilisation de l’énergie ne doit pas détruire la civilisation».
Le chef de l’Eglise catholique a donc invité les dirigeants à avoir «une stratégie mondiale de long terme» qui passe notamment par le renforcement des énergies renouvelables. De même, la «finance verte» doit être encouragée. Mais, a-t-il prévenu, une «foi absolue dans les marché et la technologie» ne suffira pas à répondre aux défis environnementaux et sociaux.
Les dirigeants des plus grands groupes énergétiques du monde étaient réunis au Vatican les 8 et 9 juin, sous l’égide du Dicastère pour le service du développement humain intégral. Etaient ainsi présents les patrons de groupe pétrolier comme ENI, Statoil ou BP, mais aussi des financiers comme le président de BlackRock, la plus importante société d’investissement au monde. (cath.ch/imedia/xln/bh)
Bernard Hallet
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