Modestes avancées pour les chrétiens en Arabie saoudite, estime le vicaire apostolique

Pour Mgr Camillo Ballin, vicaire apostolique d’Arabie du Nord, l’Arabie Saoudite a fait des pas «modestes mais encourageants» en matière de liberté religieuse.

Après une période de forte croissance, la présence chrétienne dans la péninsule arabique marque le pas du fait de la crise pétrolière et de la fin de l’argent facile, estime Mgr Ballin dans un entretien au journal catholique italien Avvenire le 6 juin 2018. Les taxes augmentent, les travailleurs étrangers sont renvoyés dans leur pays. Si ce mouvement s’amplifie, les chrétiens de cette terre pourraient même disparaître.

Passant en revue les différents pays arabes de la région, le prélat relève cependant quelques timides signaux positifs en Arabie Saoudite depuis un an. Dans ce pays «considéré depuis toujours comme le plus fermé», le règne du roi Salmane Al-Saoud et de son fils, Mohammed, «dynamique et puissant», apporte une certaine évolution.

La liberté de culte n’est pas la liberté de religion

Sur le plan de la liberté religieuse, ajoute-t-il, il y a des «pas en avant, modestes mais encourageants». Ainsi, la police religieuse n’entre plus dans les maisons privées où se déroulent les cérémonies religieuses non-musulmanes. Lors d’un voyage en avril en Arabie Saoudite, le cardinal Jean-Louis Tauran avait signé un accord de coopération entre la monarchie saoudienne et le Saint-Siège. Le président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux avait aussi publiquement regretté que les chrétiens restent considérés comme des «citoyens de seconde zone».

Dans le Golfe persique, l’Eglise catholique est la plus importante des confessions chrétiennes. Au sein du vicariat latin, on compte 300’000 catholiques au Koweït, 350’000 au Qatar, 80’000 à Bahrein. En Arabie Saoudite, ils sont estimés à plus d’un million et demi, en particulier des Philippins.

Mais la relative liberté de culte n’est pas encore une «vraie liberté religieuse», précise Avvenire. Ainsi, il n’est pas possible de changer de religion, et les conversions au christianisme sont encore interdites par la loi. Sous peine de mort pour l’Arabie Saoudite. «Je n’ai jamais baptisé aucun musulman», indique encore Mgr Ballin, qui a vécu 45 ans dans le monde arabo-musulman comme missionnaire combonien. Le siège du Vicariat apostolique d’Arabie septentrionale se trouve à Bahreïn. (cath.ch/imedia/ap/mp)

Maurice Page

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