Dans ce dialogue intitulé «Prêtres et frères, pas fonctionnaires du sacré», le pape recommande une forme de fraternité, celle de l’accompagnement spirituel. Il faut avoir le courage de se faire accompagner, dans les fidélités et les infidélités de la vie. Cela est indispensable, pour lutter contre les tentations du diable. «Le diable existe», a-t-il insisté, même si certains ont du mal à y croire. Il faut ainsi savoir le détecter, avec discernement.
Pour cela, la prière est nécessaire, mais aussi le fait de se confronter à un tiers. Le pape a raconté sa propre rencontre avec son père spirituel, un jésuite argentin qui avait fait sa thèse sur le désir de Dieu chez saint Thomas d’Aquin.
Sans discernement, on tombe dans la rigidité et la casuistique, c’est-à-dire la logique du permis-défendu. Et l’Esprit Saint, qui réalise notre sainteté, ne peut donc pas travailler. Combien y a-t-il de prêtres, a-t-il regretté, qui vivent «comme si l’Esprit n’existait pas»: Il n’entre pas dans leur vie.
Au cours de cette rencontre, le pontife a par ailleurs indiqué la nécessité pour un prêtre diocésain d’avoir un dialogue filial avec son évêque. Même quand ce dernier «frappe l’Eglise», comme «un papa frappe la maman». «Prie pour ton père, rapproche-toi de lui, a conseillé le pape, mais ne te dis jamais : ›efface ton père de ta vie’».
Le successeur de Pierre avait reçu en audience au Vatican, le 16 mars dernier, les prêtres et séminaristes des différents collèges pontificaux de la Ville éternelle. A huis clos, cinq questions avaient été posées, en présence du cardinal Beniamino Stella, préfet de la Congrégation pour le clergé. (cath.ch/imedia/mp)
Maurice Page
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