Jusqu’à présent curé d’une grande paroisse de l’ouest parisien, Saint-Ferdinand des Ternes–Sainte-Thérèse de l’Enfant-Jésus, Mgr Matthieu Rougé avait précédemment été curé de Sainte-Clotilde, la ›paroisse’ de l’Assemblée nationale. A ce titre, il était en charge d’un poste sensible : le Service pastoral d’études politiques, autrement dit ›l’aumônerie des parlementaires’. Pendant huit ans, de 2004 à 2012, le Père Matthieu Rougé a ainsi noué des liens avec des élus de tous bords, accompagnant notamment certains d’entre eux à Lourdes, mais aussi sur le chemin de Compostelle.
Son changement de poste a eu lieu après la présidentielle de 2012, qui avait vu la défaite de Nicolas Sarkozy et la victoire de François Hollande. Il avait alors été envoyé à Madrid (Espagne) en année d’études par le cardinal André Vingt-Trois.
Auparavant, le Père Rougé avait été de 2000 à 2003 secrétaire particulier du cardinal Jean-Marie Lustiger, alors archevêque de Paris. Ordonné prêtre en 1994 pour le diocèse de Paris, Mgr Rougé est aussi un ancien du Séminaire français de Rome et de l’Université pontificale grégorienne. Il a également étudié la philosophie à l’université belge de Louvain-la-Neuve.
Docteur en théologie, très sensible à la beauté de la liturgie – avec une thèse sur l’eucharistie chez Guillaume de Saint-Thierry – il est professeur depuis 1999 à la Faculté Notre-Dame, au sein du diocèse de Paris, où il enseigne notamment la théologie politique.
Mgr Rougé est aussi marqué par la pensée de l’écrivain Georges Bernanos et par le jésuite français Henri de Lubac. En 2014, il est en outre l’auteur d’un essai remarqué : L’Eglise n’a pas dit son dernier mot. Petit traité d’antidéfaitisme catholique, aux éditions Robert Laffont. Chevalier de l’Ordre National du Mérite, membre de l’Académie catholique de France, le Père Matthieu Rougé a récemment prononcé l’homélie des funérailles de Jean d’Ormesson, en décembre 2017.
A la tête du diocèse de Nanterre, il prend la suite de Mgr Michel Aupetit, nommé archevêque de Paris en décembre dernier. Ce diocèse contrasté abrite aussi sur son territoire des communes comme Neuilly ou Boulogne-Billancourt, habitées par les décideurs. Mgr Rougé sera ordonné évêque le 16 septembre prochain en la cathédrale Sainte-Geneviève-Saint-Maurice de Nanterre.(cath.ch/imedia/ap/mp)
Maurice Page
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