Sur la base de l’étude, la Secrétairerie d’Etat est en effet entrée en matière sur ce qui fut l’une des options envisagées au début du projet, à savoir une rénovation partielle, un réaménagement des volumes en gardant les murs du bâtiment ou la reconstruction totale. Fort du ‘feu vert’ du Vatican, la fondation peut passer à l’avant-projet. Cette nouvelle étude mènera jusqu’au printemps 2019 et devra établir les éléments techniques, architecturaux et budgétaires nécessaires à une prise de décision finale.
La caserne sera reconstruite sur le périmètre qu’elle occupe actuellement. Le futur projet prévoit deux bâtiments à la place des trois actuels avec l’idée de dégager les constructions du passetto (le passage qui relie le Vatican au château Saint-Ange). La mise aux normes architecturales des futurs bâtiments permettra de gagner de l’espace. La ruelle qui mène de l’accueil à la cour d’honneur sera ainsi intégrée dans le futur bâtiment, optimisant les surfaces disponibles. La hauteur sous plafond, actuellement très haute, sera redimensionnée pour gagner un volume précieux.
Les architectes ont tenu compte des impératifs liés à l’élaboration du futur projet. Des chambres plus modernes, plus nombreuses et des logements pour familles sont ainsi projetés. Il s’agit de répondre à la décision récente du pape d’augmenter les effectifs de la petite armée et à l’assouplissement des règles concernant le mariage des gardes. La durabilité et l’éco-compatibilité des bâtiments a été prise en compte. Les nouveaux locaux garantiront l’efficacité et la sécurité de la Garde.
Reste la question de la façade. Sera-t-elle reconstruite à l’identique ou adaptée au nouveau projet? Une question délicate à laquelle devra répondre le Vatican. «Il s’agit d’une façade historique qui date de 1825 et qui donne sur l’Italie». Le sujet sera donc être discuté entre les deux Etats.
«Nous nous sommes mis à la recherche de fonds pour financer ce projet. La garde pontificale aura d’ailleurs son stand à Palexpo, à l’occasion de la messe du pape le 21 juin prochain», indique Jean-Pierre Roth. Une belle occasion pour présenter au public nombreux une maquette, des photos ainsi qu’un film sur le projet. Et peut-être récolter déjà quelque sous. (cath.ch/bh)
Une deuxième fondation
Pour soutenir le projet, la Fondation pour la Rénovation de la Caserne de la Garde Suisse Pontificale au Vatican a été créée le 31 août 2016. Elle sera dissoute à la fin du chantier. «Elle est complémentaire à la Fondation pour la Garde Suisse au Vatican qui existe depuis 2000 et qui apporte un soutien matériel, social et financier aux gardes», précise Jean-Pierre Roth.
Cette seconde Fondation permettra, selon son président, de lever des fonds mais surtout d’apporter une expertise dans les domaines militaire, architectural et de l’immobilier que l’Etat pontifical ne possède pas. «Et, insiste-t-il, le projet est mené et développé en étroite collaboration avec le Vatican, de même que son financement».
Le bureau d’architecte tessinois «Durisch + Nolli» n’a pas été retenu par hasard. «La langue a été un critère important. Nous souhaitions que la communication avec le Vatican soit aisée», détaille Jean-Pierre Roth. Le bureau a en outre déjà travaillé à la rénovation d’édifices religieux.
La Fondation pour la Rénovation de la Caserne est déjà active. Elle a en effet permis la rénovation de la salle de commandement de la Garde. Le lieu a été inauguré le 25 septembre 2017. bh
Bernard Hallet
Portail catholique suisse
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