Le chef de l’Etat italien est la cible d’injures «au contenu ignoble» et de «véritables menaces de mort», dénonce le ›quotidien du Vatican’. C’est le fruit du climat politique actuellement «ardent» dans la péninsule italienne, estime le journal.
Depuis son élection en 2013, le pape François a signifié son souhait de réduire l’implication du Saint-Siège dans les affaires politiques internes à l’Italie. La presse locale fait toutefois fréquemment état de liens entre les dirigeants politiques et ›l’outre-Tibre’, c’est-à-dire le Vatican.
Près de trois mois après les élections législatives, les deux partis vainqueurs – le Mouvement 5 étoiles et la Ligue du Nord – n’ont pas réussi à former un gouvernement de coalition accepté par le président de la République. S’il exerce une fonction généralement honorifique, le chef de l’Etat italien dispose en effet du pouvoir de nomination des ministres.
Le 27 mai, Sergio Mattarella a ainsi refusé le candidat proposé par les deux partis pour être ministre de l’Economie, en raison de son euroscepticisme. Le président a alors pris la décision de nommer un gouvernement ›technique’, chargé d’expédier les affaires courantes en attendant de très probables nouvelles élections.
Ces décisions sont vivement contestées par les deux partis majoritaires. Le Mouvement 5 étoiles prévoit notamment une manifestation le 2 juin à Rome, en parallèle des fêtes de la République. Ce parti affirme également vouloir engager une procédure parlementaire de mise en accusation du président – une procédure exceptionnelle qui n’a quasiment aucune chance d’aboutir. (cath.ch/imedia/xln/be)
Jacques Berset
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