Des milliers de catholiques et de non catholiques du Nigeria ont organisé, dans plusieurs Etats du pays, une marche nationale de protestation pour dénoncer le massacre le mois dernier de deux prêtres et de 17 fidèles de la paroisse catholique Saint-Ignace de Ukpor-Mbalom dans l’Etat de Benue, et les attaques répétées contre les catholiques par des d’éleveurs peulhs.
La manifestation a eu lieu à l’appel de la Conférence des évêques catholiques du Nigeria (CBCN), à l’occasion des funérailles des deux prêtres et de leurs fidèles. Ils ont été tués le 24 avril par des bergers peulhs pendant qu’ils célébraient une messe dans leur église, à Ayar-Mbalom, dans l’Etat de Benue, au centre du pays. Le cardinal John Onaiyekan, archevêque d’Abuja, a présidé la messe, en présence du vice-président de la Fédération du Nigeria, Yemi Osinbajo. Il a condamné les meurtres perpétrés dans l’Etat et dans le pays en général, estimant que le Nigeria a maintenant besoin d’un état d’urgence.
«Tuer des personnes dans un lieu de culte est une attaque contre Dieu. Si nous ne sommes pas en sécurité dans les lieux de culte, où le serions-nous?», s’est-il encore interrogé, avant de poursuivre: «Tuer un prêtre de Dieu est une abomination».
Pour sa part, le vice-président Osinbajo a transmis à l’Eglise catholique, le message de condoléances du président Muhammadu Buhari. Il a aussi déploré les attaques contre les lieux de culte qui ont commencé il y a quelques années, en condamnant «les meurtres insensés» d’innocents. «Les assassins ne peuvent que tuer la chair, mais ne jamais ils ne pourront toucher l’esprit qui appartient à Dieu», a-t-il fait remarquer.
Le président de la CBCN, Mgr Augustine Akubeke, l’archevêque de Benin-City, a justifié, dans une déclaration la manifestation nationale catholique du 22 mai. «Nous avons décidé de dire non à d’autres meurtres, enlèvements, meurtres, intimidations de citoyens innocents et autres formes de violences religieuses», a-t-il notamment souligné. Après le massacre de Mbalom, les évêques avaient déjà publié un communiqué très dur dans lequel ils demandaient au président Buhari de démissionner s’il n’était pas en mesure de garantir la sécurité de tous les Nigérians. (cath.ch/ibc/mp)
Maurice Page
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