C’est ce que confirme à l’agence vaticane Fides le 17 mai 2018 Mgr Francis Daw Tang, évêque de Myitkyina, diocèse situé dans l’Etat Kachin. «Au début avril, l’armée a commencé à attaquer la région à la frontière avec la Chine. De nombreux villages ont été attaqués, provoquant une grande souffrance des civils, qui ont commencé à fuir», explique l’évêque.
Nombreux sont ceux qui sont pris au piège dans la jungle depuis au moins trois semaines, ajoute Mgr Daw Tang. Ils sont sans nourriture et sans liberté de mouvement parce que soupçonnés de collaborer avec les rebelles. «Les évacués en question sont venus dans la Paroisse de Tanghpre».
Pour le moment, 1’200 personnes sont entassées sur le territoire paroissial. Par ailleurs, 600 autres évacués sont arrivés à Palana, dans un complexe de l’église baptiste et d’autres groupes ont trouvé refuge dans d’autres églises», rapporte-t-il, remarquant que la Caritas du Myanmar les assiste. 400 autres civils sont arrivés le 16 mai dernier dans la capitale de l’Etat Kachin, Myitkyina, où se trouvaient déjà plus de 4’000 évacués.
A propos de ce qui se passe actuellement dans le nord du pays, l’analyste politique Stella Naw remarque: «Il s’agit d’une guerre dans le cadre de laquelle les civils sont systématiquement victimes des militaires birmans, alors que la communauté internationale ignore cette situation d’urgence» et place cette crise à côté de celle concernant les musulmans Rohingyas.
«Il s’agit d’un conflit invisible – déclare Than Htoi, un chrétien qui travaille comme assistant social dans l’Etat Kachin. Suite aux bombardements, le complexe scolaire chrétien Kachin Baptist Mission School a été détruit le 11 mai, indique-t-il. Il pointe des attaques militaires contre des objectifs civils. (cath.ch/fides/bh)
Bernard Hallet
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