Cette messe était célébrée à l’occasion de la fête de la sainte Pétronille, vierge romaine et martyre du 1er siècle, traditionnellement fêtée le 31 mai. Une quarantaine de prêtres, mais aussi des religieux, des séminaristes et de nombreux membres de la communauté française de Rome ont assisté à cette célébration dans la chapelle Sainte-Pétronille de la basilique Saint-Pierre.
«»³Comment vivre au-milieu de ce monde sans faillir au message du Christ?»«³ s’est interrogé le cardinal André Vingt-Trois. «»³La fidélité est un combat»«³, a-t-il répondu, qui durera jusqu’à la fin de l’histoire. Ainsi, aujourd’hui encore, des chrétiens sont attaqués au nom de leur foi, et «»³offrent leur vie pour ne pas Le renier»«³.
Cette relation conflictuelle se joue au niveau des relations entre chaque chrétien et le monde, mais aussi au plan institutionnel. L’Eglise est en effet sans cesse mise à l’épreuve, et «prise en tenaille» à travers une double tentation: celle de se modeler sur les organisations humaines, ou bien celle de croire que le Christ est venu établir un «»³Royaume terrestre»«³.
L’Etat, a indiqué le cardinal, ne peut en effet assumer toutes les dimensions de l’existence humaine. Il doit reconnaître ses limites: celles de la transcendance. Sinon, la tentation est «»³d’asservir l’homme pour prendre la place de Dieu»«³.
Face à cette tentation tyrannique, il ne faut pas esquiver le conflit, a recommandé le cardinal car c’est le «»³cÅ“ur du combat à travers les siècles»«³. L’instabilité, la persécution à la suite du Christ, ne sont pas une anomalie de l’histoire: c’est «»³notre histoire»«³.
Ce combat est trop souvent peut-être mené avec craintes et tremblements, du fait de la faiblesse de notre foi. Il s’agit alors de progresser dans l’abandon et la confiance en Dieu. Et de faire le bien pour que «»³ceux qui nous combattent soient convaincus que cela est le chemin de l’humanité et du salut»«³.
Sainte Pétronille, ›fille spirituelle’ de saint Pierre, est considérée comme la première sainte patronne de la France. En effet, pour sceller l’unité du Siège apostolique et de la nation franque, les papes Etienne II (752-757) puis Paul Ier (757-767) placèrent la France sous la protection de cette sainte, faisant de la nation la «fille aînée de l’Eglise».
Comme l»«²a rappelé l»«²ambassadeur de France près le Saint-Siège, Philippe Zeller, le pape Léon XIII (1878-1903) a fait suspendre devant l’autel une lampe votive portant cette inscription : «Elle semblera prier sans cesse pour la France».
Cette année, la «»²messe pour la France»«² a été célébrée quelques jours avant la date officielle – le 31 mai d»«²habitude – en raison de l»«²agenda du cardinal Vingt-Trois. L»«²archevêque émérite de Paris, également membre de la Congrégation des évêques, n»«²Ã©tait pas disponible fin mai. A la fin de la messe, l»«²ambassadeur de France a remercié le cardinal Vingt-Trois pour sa présence à Rome, son homélie «édifiante»«³ et son engagement auprès du diocèse de Paris.
Cette tradition de la messe pour la France se renouvelle chaque année au printemps, à la basilique Saint-Pierre, et en décembre, à la cathédrale de Saint-Jean-de-Latran. La France, a estimé l’ambassadeur, est sans doute la seule nation à avoir cet honneur. «»³Que Dieu protège la France»«³, a t-il conclu. (cath.ch/imedia/pad/mp)
Maurice Page
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/messe-pour-la-france-pour-la-sainte-petronille/