Le 8 avril, le pape François avait écrit aux prélats chiliens pour les convoquer à Rome afin de trouver des solutions concrètes et «sans verbiage» au scandale des abus sexuels dans ce pays. Il avait également annoncé qu’il rencontrerait des victimes. Ainsi, du 27 au 29 avril, trois hommes abusés par le Père Fernando Karadima ont été longuement reçus par le pontife au Vatican.
La convocation à Rome ne concerne que les évêques encore en exercice, a indiqué le cardinal Errázuriz. Celui-ci a toutefois profité de sa présence à Rome, mi-avril 2018, à une réunion du C9, pour remettre au pape François une «contribution»: «un long rapport sur le procès du Père Karadima et les ramifications de ce cas». Selon le haut prélat, ce rapport répondait à un «souhait» du successeur de Pierre.
Les trois victimes reçues par le pape ont pour leur part mis en cause le cardinal Errázuriz pour sa gestion du cas du Père Karadima. Alors qu’il était encore archevêque de Santiago, le cardinal Errázuriz avait tout d’abord maintenu en poste le prêtre après les plaintes reçues à partir de 2003. Mi-2004, le haut prélat avait lancé une enquête sur le Père Karadima avant de retirer à celui-ci sa charge pastorale en 2006, sans faire mention des abus. En 2011, le Père Karadima a été condamné canoniquement par le Saint-Siège. (cath.ch/imedia/xln/rz)
Raphaël Zbinden
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