Des miliciens venus du quartier voisin de KM5 avaient ouvert le feu sur les fidèles et lancé des grenades. L’archevêque de Bangui a condamné «énergiquement et sans ambages» cette nouvelle attaque dans un message publié sur le site de la plateforme des confessions religieuses de RCA: www.pcrc-rca.org.
Le cardinal Nzapalainga a réclamé au gouvernement et à l’ONU, à travers sa Mission d’observation en Centrafrique (MINUSCA), une enquête pour faire la «lumière» sur cet acte, et que justice soit rendue aussi à la population centrafricaine. «Derrière ces évènements, je me pose des questions: qu’est ce qui se passe? Y a-t-il manipulation? Y a-t-il instrumentalisation? Y a-t-il volonté de diviser le pays ? Y a-t-il un agenda caché ?», s’est-il interrogé.
Il a aussi lancé un appel à ses compatriotes, à «la retenue et à la maitrise de soi, pour éviter la colère, la haine, la vengeance, les représailles». Il a rappelé aux croyants, que «dans les épreuves, ils doivent se tourner vers Dieu, et que c’est dans l’épreuve qu’on manifeste plus sa foi». «Nous avons compté nos morts, et nous continuons à les compter. Nous avons nos malades, nos handicapés et nous continuons à les compter. De grâce, levons-nous pour barrer la route à la volonté de nous autodétruire», a encore déploré le cardinal Nzapalainga.
Selon lui, «depuis des décennies», la RCA vit de coups d’Etats, de mutineries, de rébellions à répétition. «Le résultat est devant nous: nous avons des morts, des pillages et la destruction. Les derniers événements dramatiques nous rappellent que la violence n’apporte pas de solution à nos problèmes».
«Je reste convaincu, que quelle que soit la durée de la nuit, le jour finira par se lever, la vérité finira par triompher, et nous pensons que nous pouvons dire : trop c’est trop ! Et nous pouvons dire qu’aujourd’hui, nous voulons tourner une page de ces décès, de ces violences», a-t-il lancé.
Le conflit sanglant qui a plongé la République Centrafricaine dans un profond chaos n’est pas, comme on le dit trop souvent, un affrontement entre musulmans et chrétiens, avait confié à cath.ch le cardinal centrafricain lors de son passage en Suisse en octobre dernier. «C’est une lutte pour s’emparer des richesses du pays, au profit de chefs de guerre et de ceux qui les emploient», estime l’archevêque de Bangui, qui milite pour la réconciliation dans son pays. (cath.ch/ibc/be)
Jacques Berset
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