«Exceptionnelles». C’est ainsi que Pierre Yves Fux a qualifié les relations entre la Suisse et le Vatican. Même si des divergences existent sur certains sujets, les deux Etats entretiennent des rapports intenses et étroits, a assuré le diplomate. Rappelant qu’il y a plus de Suisses que d’Italiens au Vatican, il estime que cette bonne entente a joué dans le choix du pape de se rendre à Genève. Le pontife argentin avait déjà été invité à plusieurs reprises en Helvétie, notamment pour les 1500 ans de l’Abbaye de St-Maurice, et pour les 600 ans de la naissance de Nicolas de Flüe. Mais son emploi du temps ne lui avait pas permis de venir.
Il foulera finalement le 21 juin pour la première fois le sol du pays. «Il s’agit d’une magnifique vitrine pour la Suisse», s’enthousiasme Pierre-Yves Fux. Au-delà de l’aspect diplomatique, il souligne l’opportunité d’un renforcement du dialogue interconfessionnel. Le pontife vient en effet principalement dans la ville du bout du lac pour visiter le Conseil œcuménique des Eglises (COE), une institution qui regroupe près de 350 Eglises chrétiennes et où l’Eglise catholique romaine a un rôle d’observateur. «Le dialogue œcuménique est un élément essentiel à la paix dans le monde, relève l’ambassadeur. Cela a été démontré dans de nombreuses zones de conflit, notamment en Ukraine, où les échanges interconfessionnels ont permis de faire diminuer les tensions».
Mgr de Raemy relève l’importante opportunité pour le COE d’être mis en avant. L’organisation, qui fête en 2018 ses 70 ans, est en effet peu connue du grand public.
La question d’une possible adhésion de Rome à l’union d’Eglises, dans le cadre de la visite du pontife, a été soulevée par une personne de l’assemblée. Bernard Litzler, directeur de Cath-Info, a souligné qu’une telle perspective était plutôt improbable. Il a pointé le «déséquilibre» que pourrait provoquer l’entrée d’une Eglise forte d’un milliard deux cent millions de fidèles face aux centaines d’autres Eglises du COE, qui représentent ensemble environ 500 millions de chrétiens.
Un autre défi de taille est celui de la sécurité, a averti Pierre-Yves Fux. «Le contexte sécuritaire mondial a évolué et il ne serait plus possible à un pape, comme l’avait fait Paul VI en 1969, de visiter la vieille ville». D’autres enjeux considérables concernent la logistique et les conditions de transport du pape et des personnes désirant participer à l’événement. Pierre-Yves Fux a souligné que la Suisse, avec sa réputation de rigueur et de richesse, se devait «d’être à la hauteur» dans l’accueil du pontife, et ne pas se montrer «pingre».
Mgr de Raemy a salué le souhait du pape François d’élargir sa visite en premier lieu diplomatique à la dimension pastorale, en célébrant une messe et en rencontrant les catholiques locaux. Il a évoqué le risque que la célébration, prévue dans la soirée, n’éclipse quelque peu la visite à l’organisation. Il espère que la couverture médiatique permettra d’y pallier. «Il faut garder à l’esprit que nous recevons avant tout le successeur de Pierre», a finalement souligné l’évêque auxiliaire de LGF. (cath.ch/rz)
2017, une année de «consolidation» pour Cath-Info
«2017 a été une année de consolidation pour Cath-Info», a affirmé Bernard Litzler, directeur du Centre catholique des médias de Suisse romande. Il s’exprimait devant une salle de la paroisse lausannoise du Saint-Rédempteur qui réunissait une soixantaine de personnes, pour la quatrième assemblée générale de la structure.
André Kolly, président du comité de Cath-Info, avait auparavant salué la mémoire de Philippe Gardaz, dernier président de Catholink, décédé en février 2018, ainsi que celle du journaliste valaisan Jean-Luc Ballestraz, disparu en juin 2017.
Une première «consolidation» a concerné l’Association Cath-Info, dont les membres sont passés de 80 à 153. Une augmentation de 73 membres jugée extrêmement satisfaisante. Les nouveaux arrivants ont été chaleureusement remerciés et applaudis.
cath.ch vers sa dimension «magazine»
Les chefs des divers services se sont ensuite exprimés sur les résultats 2017. Maurice Page, rédacteur en chef de cath.ch, le portail catholique suisse, a présenté deux vidéos réalisées en 2017. L’une était issue d’une série de 7 films coproduits par RTSreligion et cath.ch dans le cadre des 600 ans de Nicolas de Flüe. Maurice Page a salué cette nouvelle forme de collaboration entre les services, appelée à se développer.
Pierre Pistoletti, journaliste à cath.ch, a ainsi précisé que plus de 200 vidéos avaient déjà été postées sur YouTube par le portail catholique. Relevant que cinq rédacteurs sur six de l’équipe étaient actifs dans la production de ce média, il a insisté sur l’importance de ce nouveau format pour un site destiné à développer sa dimension «magazine».
Sur le plan de l’audience générale, le site est passé de 800 visites quotidiennes en 2015 à plus de 2200. L’enjeu prioritaire étant de fidéliser les internautes. Pierre Pistoletti a également salué une audience plus jeune, la tranche d’âge majoritaire étant à présent les 25-35 ans.
Messes en streaming
Fabien Hunenberger, responsable du secteur radio a confirmé le constat de «consolidation». Il s’est réjoui que la nouvelle émission Babel ait trouvé son public, le dimanche matin, avec une belle audience de 6’000 fidèles. Il a également noté le succès de la diffusion des messes en streaming sur le web, relevant que cette dimension allait encore être développée.
Soulignant la stabilité de l’audience pour l’émission Hautes-Fréquences, le journaliste a néanmoins regretté une légère perte d’auditeurs pour les Chroniques de RTSreligion, due à une programmation plus précoce de l’émission. Il a en revanche salué le gain de dynamisme de la chronique matinale.
Emmanuel Tagnard, responsable des programmes TV de RTSreligion, a fait le constat d’une légère diminution de téléspectateurs pour l’émission Faut pas croire, dont une nouvelle formule a été lancée en février 2017. Il a cependant mis en avant l’important «rattrapage» réalisé par un visionnement sur internet en nette hausse.
Sur le plan financier, le trésorier de Cath-Info, Jean-François Journot, a détaillé des comptes 2017 présentant un déficit d’environ 40’000 francs, comblés par la dissolution d’une réserve. Il a souligné la reprise de la comptabilité de l’entreprise en 2018 par Jean-Louis Njemba. RZ
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/lag-de-cath-info-sous-le-signe-de-la-visite-du-pape/