Même si cela peut paraître paradoxal pour des communicants, saint Joseph est en effet un «homme de silence» et d’écoute, a-t-il souligné. Or pour le pontife, il ne peut y avoir de bonne communication sans «éteindre le bruit du monde» et les commérages. «Le silence de Joseph est habité de la voix de Dieu et il engendre l’obéissance de la foi», a-t-il indiqué devant 400 personnes, les invitant à méditer sur la figure de saint Joseph artisan, fêté ce 1er mai dans l’Eglise.
Face au changement technologique dans les médias, qui «redessine» la possession de l’information et de la connaissance, a poursuivi le pontife, il faut retourner «à l’école de saint Joseph», où la communication est de nouveau «reliée» à la vérité, à la beauté et au bien commun.
La culture actuelle, a-t-il encore expliqué, est celle de la vitesse et de la superficialité: «plus que l’expérience, ce qui compte est ce qui est immédiat, à portée de main et qui peut être consommé à l’instant». Les conséquences, pour François, sont une «pastorale de l’applaudissement», le nivellement de la pensée, et la «désorientation diffuse des opinions». Il est donc urgent selon lui de retrouver «le sens d’une saine lenteur, du calme et de la patience».
Le pape François a également recommandé de ne pas perdre et laisser se détériorer les «racines culturelles». Et pour cela, de chercher humblement la vérité par la fréquentation «habituelle» de l’Evangile. «Ainsi doit être la ligne éditoriale» du journal, a-t-il ponctué.
«Je vous encourage à ne pas discriminer», a encore demandé le chef de l’Eglise catholique. C’est-à-dire à ne considérer personne comme inutile, et à ne pas se satisfaire des apparences, mais plutôt à partir des périphéries, qui sont «le commencement de la cité». «Que personne ne vous dicte votre agenda, sauf les pauvres, les derniers, les souffrants», leur a-t-il enjoint.
De même que Joseph est le saint de la proximité et du concret, de la disponibilité à prendre soin – «secret de sa paternité» – le pape a encouragé les journalistes à regarder «l’épaisseur du présent». A refuser l’information facile à consommer, qui n’engage pas, de même que le relativisme moral ou la réduction de la foi à la sphère privée.
Fondé en 1968 sous l’impulsion du pape Paul VI, L’Avvenire est le quotidien de la Conférence des évêques italiens, qui possède également la télévision TV2000, la radio InBlu ainsi qu’une agence, le SIR. (cath.ch/imedia/ap/pp)
Pierre Pistoletti
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/retrouver-le-sens-dune-saine-lenteur-le-discours-du-pape-aux-journalistes/