La juge Belinda Wallington a écarté certains chefs d’accusation, dont les plus graves. Les témoins étant qualifié de douteux et manquant de crédibilité. Mais la juge s’est dit «convaincue» qu’il existe des éléments suffisamment forts pour justifier un procès. De son côté, le cardinal Pell, 76 ans, a démenti toutes les accusations portées contre lui.
A l’issue de quatre semaines d’auditions, le cardinal australien devra ainsi répondre pour des affaires anciennes d’abus sexuels. Le détail des accusations n’a pas été dévoilé, la police se contentant de parler de cas «historiques» commis par le prélat lui-même entre les années 1970 et 1990.
Lors de la dernière audience, le 17 avril, la défense du cardinal Pell avait demandé l’abandon des poursuites. Son avocat avait en particulier remis en cause la crédibilité des principales accusations. Il avait également dénoncé une enquête de police menée à charge, sans entendre des témoins favorables au prélat. Pour l’avocat, ce dernier est «la cible d’accusations qui ne sont pas vraies, dans le but de le punir de ne pas avoir empêché des abus». Dans le passé, le cardinal australien avait en effet reconnu des erreurs de gestion à ce sujet.
Le préfet avait annoncé le 29 juin 2017 prendre congé de ses responsabilités au Vatican, afin de «laver son nom» devant la justice de son pays. Ancien archevêque de Melbourne, puis de Sydney, il est soutenu par les évêques australiens. Son inculpation fait suite à une enquête de plusieurs années en Australie, sur les défaillances des institutions, civiles et religieuses, face aux abus sexuels sur des enfants.
Dans un communiqué du 1er mai, le Saint-Siège affirme «prendre acte de la décision de l’autorité judiciaire en Australie», a affirmé Greg Burke. Le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège rappelle que l’an dernier, le pape François avait accordé un congé au cardinal Pell, afin qu’il puisse se défendre. «Cette disposition reste valide», conclut Greg Burke. Le cardinal Pell reste donc pour le moment préfet du Secrétariat pour l’économie.
Le cardinal George Pell a été inculpé fin juin 2017 de sévices sexuels multiples sur mineurs. Les autorités judiciaires australiennes n’ont cependant pas spécifié les chefs d’accusation. Ils sont cependant très certainement liés aux allégations qui ciblent l’ancien archevêque de Sydney depuis de nombreuses années. Elles ont été abondamment relayées par les médias, via les témoignages de présumées victimes. Elles ont été également minutieusement retracées et examinées par la journaliste australienne Louise Milligan, dans son livre Cardinal: Grandeur et décadence de George Pell (Cardinal:The Rise and Fall of George Pell), sorti en mai 2017.
Le ›numéro 3’ du Vatican a ainsi été accusé de complicité dans la dissimulation d’abus sexuels dans le diocèse de Ballarat, au sud-est de l’Australie, dans les années 1970 et 1980, ainsi que dans le diocèse de Melbourne, à la fin des années 1980 et 1990. Des allégations dirigées directement contre lui ont également fait surface, concernant des agressions sexuelles, des attouchements et des actes d’exhibitionnisme à l’encontre de mineurs, qui se seraient déroulés entre 1961 et 1997. (cath.ch/imedia/ap/pp)
Pierre Pistoletti
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