Venezuela: les évêques opposés à l'élection présidentielle anticipée

La campagne pour l’élection présidentielle anticipée du 20 mai au Venezuela s’est ouverte le 22 avril. Les évêques estiment que l’élection est «illégitime», en raison de la grave crise politique et humanitaire qui mine le pays, rapporte le site Vatican news le 24 avril 2018.

Les évêques vénézuéliens dressent un nouveau constat amer sur la situation dans le pays le 23 avril, dans une lettre pastorale. Aucune amélioration n’est apparue depuis le début d’année, «les maux on même empirés» écrivent-ils.

Hyperinflation de 14’000%

Classé en défaut partiel par les agences de notation, le Venezuela est confronté à une hyperinflation, attendue en 2018 à près de 14’000% par le FMI. La pauvreté, la famine et le chômage ont encore augmenté tandis que les coupures d’eau, d’électricité ou de gaz sont toujours plus nombreuses. Et de plus en plus de Vénézuéliens, toutes classes sociales confondues, quittent le pays. »Tous ces problèmes entraînent un nombre important de manifestations dans tout le pays «, déplorent les évêques.

Dans ces conditions l’élection présidentielle anticipée du 20 mai prochain est «illégitime» insistent-ils. Boycotté par l’opposition, le scrutin est critiqué par une grande partie de la communauté internationale pour son manque de transparence et de garanties d’élections libres.

Seul candidat d’importance à se présenter face au chef de l’Etat, le dissident chaviste Henri Falcon est un militaire en retraite de 56 ans. Le président Nicolas Maduro, qui s’appuie notamment sur le soutien de l’armée, a multiplié ces dernières semaines les livraisons de nourriture à prix subventionnés dans les quartiers populaires et accéléré l’inscription de nouveaux sympathisants à son parti.

Catastrophe humanitaire en vue?

«Loin d’apporter une solution à la crise dans le pays, écrivent les évêques, l’élection peut aggraver la situation et conduire à une catastrophe humanitaire sans précédent». Par conséquent, le report du scrutin pour le dernier trimestre de l’année est »urgent», insistent-ils.

Et de conclure en appelant tous les Vénézuéliens »à être conscients que ce qui est en jeu en ce moment, n’est pas seulement une énième étape électorale ou la baisse temporaire du niveau de vie d’un peuple, préviennent-ils, mais son existence même en tant que nation libre, fraternelle et démocratique». (cath.ch/vatnews/bh)

Bernard Hallet

Portail catholique suisse

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