Les données des conflits 2017 liés à la terre ont été rendues publiques en avril 2018 par l’organisation liée à la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB). La publication a pris quelques semaines de retard par rapport aux années précédentes. Le report est dû à plusieurs attaques de hackers sur les ressources informatiques de l’organisation. Elles ont été attribuées par la CPT à un «processus de criminalisation toujours plus important à l’égard des organisations sociales».
Avec 70 assassinats en 2017, soit une augmentation de plus de 15% par rapport à 2016, les chiffres sont presque identiques à ceux de 2003, une année «record» en terme de violences dans les campagnes brésiliennes, avec 73 homicides. La CPT indique que 40% de ces meurtres ont été perpétrés dans le cadre de quatre massacres dans les Etats de Bahia, Mato Grosso du Sud, Pará et Rondônia.
La CPT soupçonne en outre qu’un autre massacre a été perpétré en 2017 sur des indigènes isolés, connus comme les «indiens flécheurs», dans la région du Vale di Javari, dans l’Etat d’Amazonas, au nord du Brésil. D’après des sources non officielles, plus de dix personnes auraient ainsi été tuées entre juillet et août 2017. Des chiffres impossibles à vérifier auprès des sources officielles, puisque le Ministère public fédéral et la Fondation nationale de l’indien (Funai) ne sont pas d’accord sur les chiffres.
La CPT rappelle qu’entre 1985 et 2017, au total 1904 assassinats ont été commis dans le cadre de conflits liés à la terre. Seuls 113 ont été jugés, soit 8% des cas. Ils ont donné lieu à la condamnation de 31 mandataires et 94 exécuteurs. «Cela démontre à quel point l’impunité est encore un des piliers de la violence dans le monde rural», soulignent les responsables de la CPT. (cath.ch/jcg/rz)
Raphaël Zbinden
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