L’enquête montre que seuls 3 à 4% des électeurs de l’AfD sont des chrétiens proches de leur Eglise. 16% sont des chrétiens éloignés des Eglises, et 23% sont sans confession. L’étude a été réalisée par le politologue et journaliste catholique allemand Andreas Püttmann, en collaboration avec l’Institut de sondage d’Allensbach, dans le Bade-Würtemberg, rapporte le 17 avril 2018 la Katholische Nachrichtenagentur (KNA).
Le détail des résultats montre que les catholiques, proches ou éloignés de l’Eglise, sont nettement moins nombreux que les protestants parmi les sympathisants de l’AfD. Ces chiffres permettent d’affirmer, selon Andreas Püttmann que «les Eglises constituent un bastion solide contre le populisme de droite». Et le politologue de mentionner les cardinaux catholiques allemands Reinhard Marx et Rainer Maria Woelki, ainsi que l’évêque protestant de Berlin Markus Dröge, qui se sont clairement positionnés contre l’extrême droite.
Andreas Püttmann admet que certains chrétiens «particulièrement fanatiques», notamment des militants anti-avortement, se sont ralliés à l’AfD. «Mais je connais beaucoup de chrétiens très engagés dans les mouvements pro-vie qui trouvent l’AfD répugnant et ne voteraient jamais en sa faveur, tempère le journaliste allemand. Il faut éviter de soupçonner en bloc les personnes qui font partie de ces groupes et aident souvent également les femmes en détresse d’être de droite».
Les principales Eglises en Allemagne ont clairement pris position contre l’AfD, avant les dernières élections législatives, en septembre 2017. Le parti a malgré cela réalisé un score historique de 13% des voix, ce qui lui a permis de placer une centaine de ses élus au Bundestag.
Suite à cela, Alice Weidel, cheffe de file de l’AfD, a reproché aux Eglises du pays d’être «politisées» et de rejouer actuellement «le même rôle peu glorieux que sous le Troisième Reich». (cath.ch/kna/arch/rz)
Raphaël Zbinden
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