Evangile de dimanche: autoportrait

«Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, …» Déclaration solennelle d’identité de la part de Jésus qui livre une manière d’autoportrait. Portrait du bon berger dont le visage de lumière est mis en valeur par les figures obscures du mercenaire et du loup. Un tableau nous est donné à contempler: touches lumineuses et zones d’ombre se répondent.

Le bon berger donne sa vie. Il donne sa vie pour ses brebis, parce que ce sont ses brebis. Au contraire, le mercenaire s’enfuit devant le danger parce que «les brebis ne sont pas à lui». Le vrai berger est caractérisé par son attachement aux brebis, à «ses brebis». Petit adjectif possessif qui revient à plusieurs reprises. Il n’exprime pas la mainmise, mais la qualité du lien. En disant que pour le mercenaire, «les brebis ne comptent pas vraiment», Jésus fait entendre, en opposition, que pour le vrai pasteur, pour lui, elles comptent vraiment. «Tu comptes beaucoup pour moi, tu as du prix à mes yeux», confie le Seigneur à son peuple par la voix du prophète Isaïe (chapitre 43). Ainsi en est-il des brebis pour le bon pasteur. S’il n’hésite pas en laisser quatre-vingt-dix-neuf pour en retrouver une seule, c’est que chacune a du prix à ses yeux.

Le vrai berger est caractérisé par son attachement aux brebis, à «ses brebis».

La description du loup contribue, elle aussi comme celle du mercenaire, à faire ressortir, par contraste, l’identité du vrai pasteur. Le loup s’empare des brebis. Le verbe grec est violent: se saisir d’une proie. Le bon berger, lui,  est «venu pour que les brebis aient la vie et qu’elles l’aient en abondance». Il va même, à l’extrême opposé du loup qui dévore, jusqu’à se donner lui-même en nourriture. Les brebis dont le loup ne s’est pas emparé s’enfuient. Et voici le troupeau éparpillé. Le loup disperse, alors que la voix du bon pasteur rassemble. «Un seul troupeau» se forme, non par contrainte mais par la puissance et la douceur de séduction de cette voix que les brebis reconnaissent entre toutes.

Puisse cette voix être écoutée, telle est notre prière en ce dimanche des vocations, et se lever de nombreux pasteurs qui, à l’image de l’unique bon pasteur, s’attachent vraiment à ses brebis à lui et «en prennent l’odeur» (Pape François).

Sœur Jeanne-Marie d’Ambly | 20 avril 2018


Jean 10, 11-18

En ce temps-là,
Jésus déclara :
« Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger,
qui donne sa vie pour ses brebis.
Le berger mercenaire n’est pas le pasteur,
les brebis ne sont pas à lui :
s’il voit venir le loup,
il abandonne les brebis et s’enfuit ;
le loup s’en empare et les disperse.
Ce berger n’est qu’un mercenaire,
et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui.
Moi, je suis le bon pasteur ;
je connais mes brebis,
et mes brebis me connaissent,
comme le Père me connaît,
et que je connais le Père ;
et je donne ma vie pour mes brebis.
J’ai encore d’autres brebis,
qui ne sont pas de cet enclos :
celles-là aussi, il faut que je les conduise.
Elles écouteront ma voix :
il y aura un seul troupeau
et un seul pasteur.
Voici pourquoi le Père m’aime :
parce que je donne ma vie,
pour la recevoir de nouveau.
Nul ne peut me l’enlever :
je la donne de moi-même.
J’ai le pouvoir de la donner,
j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau :
voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. »

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