Mgr Rocco Gualteri, nonce apostolique à Madagascar, a également assisté à la cérémonie.
Lucien Botovasoa est né en 1908 d’un père baptisé en 1902, ce qui en faisait l’un des tout premiers chrétiens malgaches. Elève de l’école catholique, il est baptisé en 1922. Il poursuit ses études chez les jésuites d’où il revient avec une formation d’instituteur en 1928.
Enseignant dynamique, il mène également des activités de chant, de catéchisme et de sport. Il suscite de nombreuses conversions. Il fonde dans les années 1940 la première communauté de tertiaires franciscains malgaches.
Devenu directeur d’école, il choisit de s’habiller de façon simple, dans l’esprit franciscain. Il vit dans une grande austérité, jeûne deux fois par semaine, prie toute la nuit et se rend à l’église dès 4 heures du matin pour l’adoration eucharistique puis pour assister à la messe. Le week-end, il fait des tournées d’évangélisation dans les campagnes voisines.
Après la Seconde Guerre mondiale, Madagascar connaît une période de troubles politiques et réclame son indépendance. Considéré comme traître parce qu’il est l’ami des missionnaires français et qu’il propage leur religion, Lucien Botovasoa est battu avant d’être décapité, en 1947. Juste avant sa mort, il a la force d’adresser à Dieu cette prière pour ses bourreaux : «Mon Dieu, pardonne à mes frères. Que mon sang répandu à terre soit pour le salut de ma patrie».
Il a été reconnu par le Vatican martyr de la foi et de la charité en mai 2017.
Dans une déclaration publiée à l’occasion de sa béatification, le pape François a rappelé l’engagement chrétien du bienheureux, «arrêté et tué pour avoir manifesté sa volonté de rester fidèle au Seigneur et à l’Eglise». (cath.ch/ibc/ag/rz)
Raphaël Zbinden
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