«Le quatrième anniversaire des enlèvements de Chibok nous rappelle que les enfants du nord-est du Nigeria continuent de subir des attaques d’une ampleur consternante», souligne Mohamed Malick Fall, représentant de l’UNICEF au Nigéria.
Quatre ans après l’enlèvement des 276 «filles de Chibok», plus de 100 d’entre elles n’ont toujours pas été renvoyées dans leurs familles et l’agence onusienne continue d’appeler à leur libération.
L’UNICEF note que les écoles continuent d’être régulièrement ciblées par le groupe djihadiste. «Les enfants du nord-est du Nigéria sont systématiquement ciblés et exposés à une grande violence dans leurs maisons, écoles et lieux publics», souligne Mohamed Malick Fall.
Selon lui, «la récente attaque contre une école de Dapchi, au nord, où cinq filles ont perdu la vie, n’est que la dernière illustration qu’il reste peu d’espaces sécurisés pour les enfants du nord-est». 110 jeunes filles, écolières et lycéennes, avaient été enlevées dans l’attaque de leur école, le 21 février 2018. Elles ont été libérées un mois plus tard.
Face aux violences, l’UNICEF appelle à la fin des attaques contre les écoles et de toutes les violations graves des droits de l’enfant. A cet égard, l’Agence onusienne rappelle que les autorités nigérianes se sont engagées à rendre les écoles plus sûres face aux attaques.
Au moins 2’295 enseignants ont été tués et plus de 1’400 écoles ont été détruites par Boko Haram depuis 2013, selon l’Unicef. L’ONU estime par ailleurs que l’insurrection du groupe terroriste a fait au moins 20’000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis 2009 dans le nord-est du Nigéria.
Boko Haram est un mouvement insurrectionnel d’idéologie salafiste originaire du nord-est du Nigeria. Il s’est fixé pour but d’instaurer un califat et d’appliquer la charia. Fondé en 2002 par le prédicateur Mohamed Yusuf, il est à l’origine d’une secte qui prône un islam rigoriste et radical.
Le groupe qui a lancé une insurrection armée en 2009, a été classé comme organisation terroriste par le Conseil de sécurité de l’ONU le 22 mai 2014. Il est à l’origine de massacres, d’enlèvements dans les populations civiles de toute confession, de crimes de guerre au Nigeria mais aussi au Cameroun, au Niger et au Tchad. (cath.ch/onu/bh)
Bernard Hallet
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