Le Père Pierre Mavinga, curé de la paroisse du Bienheureux Isidore Bakanja, et son vicaire, ont été attaqués dans la soirée du 10 avril. «C’était au tour de 20h00. Près d’une dizaine d’hommes encagoulés, certains en tenue militaire, ont envahi notre presbytère. Ils ont tiré à bout portant à balles réelles. Ils nous ont roué de coups et ont emporté nos téléphones, ordinateurs, et un peu d’argent», indique le Père Mavinga.
Le curé est actuellement hospitalisé. Il a eu une entorse au bras gauche, suite à un coup de marteau reçu des assaillants. L’agression contre les deux prêtres a eu lieu deux jours après le meurtre du Père Etienne Sengiyumva, Curé de Kitchanga, dans l’est du pays.
Depuis quelques temps, l’Eglise catholique fait l’objet d’intimidations et de menaces de la part du gouvernement et de groupes armés. «Des convocations au tribunal ou des arrestations arbitraires, des enlèvements ou des tueries. Tel est le sort de plusieurs prêtres et des consacrés en RDC depuis un certain temps», indiquent à l’agence Fides des sources de l’Eglise congolaise. «Cette situation inquiétante persiste depuis que l’Eglise catholique a pris le devant dans la recherche des solutions par rapport à la crise politique qui paralyse ce pays depuis longtemps».
La Conférence épiscopale de la RDC avait en 2016 négocié l’accord de la Saint Sylvestre, pour permettre des élections présidentielles qui devaient théoriquement se tenir d’ici la fin de l’année. Elles n’ont pas encore eu lieu.
La non application de cet accord a poussé par la suite le laïcat catholique à organiser une série de manifestations afin d’en demander le respect intégral, manifestations qui ont cependant été réprimées dans le sang. (cath.ch/fides/bh)
Bernard Hallet
Portail catholique suisse