Pour le cardinal Zenari, les divisions du Conseil de sécurité des Nations unies sont «répétées et déplorables». Elles ont empêché toute tentative de solution du conflit. Ce sont des scissions inacceptables au sein d’un organisme chargé de trouver des voies pour la paix, regrette-t-il.
La crise syrienne est ainsi un «échec complet» pour l’ONU, assène le haut prélat, entre les résolutions bloquées et celles votées mais jamais réellement adoptées ou suivies d’effet. Ainsi, accuse-t-il, la trêve négociée le 24 février est «née déjà morte» et n’a jamais été appliquée.
Celui-ci renvoie dos-à-dos les deux blocs – Russie d’un côté, pays occidentaux de l’autre – qui utilisent leur droit de veto pour bloquer les résolutions promues par la partie adverse. «Une douzaine de résolutions ont subi le veto, à des moments clefs pour le futur du pays», déplore le cardinal diplomate.
Les tensions en Syrie se sont encore aggravées après le bombardement le 7 avril d’une banlieue de Damas par l’armée gouvernementale. Selon les pays occidentaux – France et Etats-Unis en tête – des attaques chimiques auraient alors été perpétrées, pourtant interdites par la Convention de Genève. Pour leur part, le régime syrien et son allié russe ont démenti l’emploi d’armes chimiques par leurs troupes, mettant en cause des organisations humanitaires – à caractère islamiste, selon eux.
La coalition occidentale a néanmoins annoncé des rétorsions militaires contre le régime de Bachar al-Assad. La Russie, soutien indéfectible de ce dernier avec l’Iran, a promis de le protéger.
Le 8 avril, lors de l’Angélus après la messe de la Divine miséricorde sur la place Saint-Pierre, le pape François avait dénoncé des bombardements avec des «gaz toxiques». «Rien ne peut justifier l’utilisation de tels instruments d’extermination», avait-il gravement affirmé. (cath.ch/imedia/xln/pp)
Pierre Pistoletti
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