Lors de l’inauguration le 5 avril, le pontife était entouré du président arménien Serzh Sargsian, de Karekine II, catholicos de tous les Arméniens, d’Aram Ier, catholicos de Cilicie en audience au Vatican – tous deux orthodoxes – ainsi que du patriarche arménien catholique, Mgr Grégoire Ghabroyan-Pierre XX.
C’est un geste «très important» pour le peuple arménien, «première nation chrétienne», mais aussi pour tous les chrétiens du Moyen-Orient, a remarqué Mikayel Minassyan. Car saint Grégoire de Narek est pour lui «l’auteur de la constitution spirituelle» de l’Arménie.
Mystique du 10e siècle, proclamé saint à la fois par l’Eglise arménienne – orthodoxe et autocéphale – ainsi que par l’Eglise catholique, il est aussi un des docteurs de l’Eglise à caractère «œcuménique», a estimé le diplomate. Le pape François lui a conféré le titre de 36e docteur de l’Eglise en 2015. Saint Grégoire de Narek est fêté le 9 octobre dans l’Eglise arménienne, le 27 février dans l’Eglise latine.
Saint Grégoire de Narek est ainsi un «pont entre deux mondes» : Est et Ouest, catholique et arménien, a poursuivi l’ambassadeur. Il est encore le symbole de la culture et de la pensée arménienne, qui subsiste malgré tout, de «notre sang […] versé pour la foi chrétienne». Le monastère de Narek, où vivait saint Grégoire, a été détruit durant le premier génocide du 20e siècle, tout comme son tombeau.
Ce génocide a fait entre 600’000 et 1,5 million de morts parmi les Arméniens de l’Empire ottoman, entre avril 1915 et juillet 1916, voire jusqu’en 1923. (cath.ch/imedia/ap/pp)
Pierre Pistoletti
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