Datée du 22 mars et publiée sous forme d’une lettre de trois pages dans un grand quotidien régional de la région de Cologne, le Kölner Stadt-Anzeiger, la demande se démarque ainsi des conclusions de l’assemblée des évêques allemands, adoptées en février à la majorité des deux-tiers.
Selon celles-ci, l’époux, ou l’épouse de confession protestante d’une ou d’un catholique, pourrait être admis à la communion, sous certaines conditions, après un examen de conscience «sérieux» et avoir professé la foi catholique.
Adressée à Mgr Luis Ladaria Ferrer, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, la lettre des sept évêques affirme qu’une telle décision ne peut reposer sur une seule Conférence épiscopale, et souhaite donc la clarification du Vatican. Le cardinal suisse Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, est également destinataire.
Outre le cardinal Woelki, cette lettre est signée par six évêques, sur une centaine : Mgr Ludwig Schick, archevêque de Bamberg, Mgr Konrad Zdarsa, évêque d’Augsbourg, Mgr Gregor Maria Hanke, évêque d’Eichstätt, Mgr Wolfgang Ipolt, évêque de Görlitz, Mgr Rudolf Voderholzer, évêque de Ratisbonne, ainsi que Mgr Stefan Oster, évêque de Passau.
Sur le site des évêques allemands, le 4 avril, le président de la conférence, le cardinal Reinhard Marx, s’est dit surpris par cette initiative prise à son insu. Selon lui, les conclusions de l’assemblée épiscopale de février ont été adoptées sous forme d’un projet et non d’un texte définitif. Elles avaient aussi donné lieu à un débat «ample et controversé», mais affirme en revanche qu’il s’agit d’un «grave besoin spirituel provenant de la vie conjugale dans les mariages interconfessionnels».
Le cardinal allemand Gerhard Müller, ex-préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, avait pour sa part déjà dénoncé après février «un artifice rhétorique». Selon lui les conditions mentionnées dans le projet ne pourront jamais être réunies si les personnes concernées veulent être fidèles à l’enseignement de l’Eglise.
Un autre cardinal allemand, Mgr Paul Joseph Cordes, président émérite de l’ancien Conseil pontifical Cor Unum, avait de son côté dénoncé, dans le journal américain National Catholic Register, une proposition qui n’est pas «théologiquement saine». Car l’eucharistie, affirmait-il notamment, représente pour les catholiques non seulement la communion personnelle avec le Christ, mais aussi le signe visible de l’unité de l’Eglise, et ce depuis les premiers siècles. (cath.ch/imedia/ap/rz)
Raphaël Zbinden
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