Quand les Haïtiens proclament la résurrection, ils disent «Jezikri leve byen vivan!» (Jésus-Christ levé bien vivant!). Une manière d’exprimer que le Christ ressuscité est avant tout «quelqu’un» . «Plus qu’un concept, un symbole, une valeur ou une idée, c’est quelqu’un de réel. Tu peux le rencontrer, il peut changer ta vie, parce qu’il se dresse depuis le matin de Pâques à l’aplomb de l’histoire et du temps», déclare le Frère Sylvain Detoc, religieux dominicain français et web-prédicateur de Carême dans la Ville.
«Le créole de cette formule rejoint la langue des Evangiles, précise Frère Sylvain. Car dans le grec biblique, il y a deux manières principales de dire ‘ressuscité’: ‘réveillé’ et ‘relevé’. De même, les morts ‘dorment’ et sont ‘couchés’. Dès lors, à chaque fois qu’une personne se lève – un malade, un paralytique, un pécheur – quelque chose de la résurrection se manifeste.»
Une force de relèvement, d’après le religieux, qui agit à la manière d’un ferment. On ne la voit pas, mais on en voit les effets. «Ainsi, en quiconque se met debout pour avancer, veiller, résister, embrasser, servir, porter,…, énumère-t-il, l’énergie de Pâques est prise en flagrant délit d’éclosion».
C’est à nous, insiste Frère Sylvain Detoc, qu’il appartient de faire que notre monde reverdisse de sa sève. «Combien, autour de nous, attendent un sourire, un geste, un mot qui relève?», interroge-t-il en conclusion. (cath.ch/gr)
Grégory Roth
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