Au début de la célébration dans la basilique vaticane, le pape François s’est prosterné un long moment sur le sol, devant l’autel majeur. Ce geste liturgique rare exprime ainsi l’humble adoration devant le mystère de la Rédemption par la Croix, tel que célébré par la liturgie.
L’Evangile de la Passion selon saint Jean a été chanté en latin par trois diacres, vêtus de rouge, couleur du sang et du martyre, ainsi que par le ChÅ“ur de la chapelle Sixtine. Puis, le Père Cantalamessa a prononcé l’homélie.
Selon le prêtre capucin, il existe un monde à ne pas aimer: celui tel qu»«²il est devenu sous la domination de Satan et du péché. Un principe le gouverne, a déploré le prédicateur: l»«²Ã©goïsme. L»«²amour, a-t-il souligné, n»«²est plus un don de soi mais une possession souvent violente et tyrannique de l»«²autre.
«Soyez de ceux qui prennent la direction opposée», a ainsi encouragé le Père Cantalamessa, de ceux qui refusent «l’adaptation à l»«²esprit du temps». «Pour nous, la direction opposée, ce n»«²est pas un lieu, a-t-il détaillé, c»«²est une personne, c»«²est Jésus notre ami et rédempteur». Comme saint Jean, le disciple que Jésus aimait, les catholiques sont invités à vivre une «histoire d’amour» avec le Christ.
A quelques mois du Synode des jeunes d’octobre 2018, le prédicateur de la Maison pontificale a insisté sur le besoin de découvrir ce que le Christ attend des jeunes. Mais aussi sur l»«²importance de faire connaître aux jeunes «ce que Jésus a à leur apporter»: la joie parfaite. Il faut sauver l»«²amour humain de la «dérive tragique» dans laquelle il est tombé. C’est une tâche qui est particulièrement confiée aux jeunes chrétiens, selon le Père Cantalamessa.
La capacité à se donner à l’autre ne s’invente pas en un jour, a relevé le prédicateur de la Maison pontificale. L»«²une des clés est de donner de son temps, de son sourire, de sa jeunesse «en famille, dans la paroisse, dans le bénévolat». Beaucoup de jeunes le font d»«²alleurs déjà «en silence», s’est réjoui le capucin. Cela prépare à faire «don total de soi à une autre créature» dans le mariage, ou à Dieu dans la vie consacrée.
Après l’homélie et un bref moment de silence, le pape a prononcé la grande prière du Vendredi saint. Il s’agit d’intercessions pour le monde entier, pour l’Eglise, le pape, les prêtres, les fidèles, les catéchumènes, l’unité des chrétiens, les Juifs, les non-chrétiens et les incroyants, les gouvernants, et ceux qui sont dans l’épreuve.
Le pape a ensuite initié le rite de vénération de la croix du Christ. Quittant sa chasuble, le successeur de Pierre a embrassé le corps du Christ crucifié, en un geste tendre, suivi des diacres qui ont chanté la Passion, puis du prédicateur de la Maison pontificale, et de nombreux cardinaux, évêques, prêtres, religieux, ainsi que quelques laïcs. (cath.ch/imedia/pad/gr)
Grégory Roth
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