Quinze jours après son élection au siège de Pierre, le pape François décide de rompre avec la tradition de ses prédécesseurs de célébrer la messe du Jeudi Saint dans la cathédrale de Rome, Saint-Jean-de-Latran. Le 28 mars 2013, le nouveau pontife se rend dans la prison pour mineurs de Casal del Marmo.
Au cours de cette cérémonie, le pape rompt une nouvelle fois avec la tradition en lavant les pieds de deux jeunes femmes. Une pratique inédite dans l’histoire de la papauté, d’autant que le Missel romain de 2002 indique que le groupe de personnes choisies pour le lavement des pieds doit être constitué «d’hommes et de jeunes gens».
Afin de normaliser cette situation, le successeur de Pierre fait donc modifier en ce sens le missel romain en 2016. «Ce groupe peut compter des hommes et des femmes», indique le décret de modification, précisant qu’il est souhaitable qu’il s’agisse de «jeunes et de personnes âgées, en bonne santé et malades, de clercs, de consacrés et de laïcs».
Pour le second Jeudi Saint de son pontificat, le 17 avril 2014, l’évêque de Rome préside la messe au centre romain Sainte-Marie de la Providence, qui accueille des personnes atteintes de graves pathologies nécessitant une prise en charge complète. Ce centre fêtait cette année-là le 5e anniversaire de la béatification de son fondateur, le Père Carlo Gnocchi.
L’année suivante, le pape François se rend le 2 avril 2015 dans la prison romaine de Rebibbia. L’assistance de détenus est constituée à parité d’hommes et de femmes, dont des mères avec leurs enfants. Ce centre de détention avait notamment déjà été visité par ses deux prédécesseurs, Benoît XVI et Jean Paul II. La visite du pape polonais était toute particulière, puisqu’il venait y voir Mehmet Ali Agça, l’homme qui avait tenté de l’assassiner le 13 mai 1981.
Le 24 mars 2016, le chef de l’Eglise catholique célèbre la messe de la Sainte Cène dans un centre d’accueil pour demandeurs d’asile du nord de Rome. Le pape y lave les pieds d’une volontaire et de onze migrants et innove à nouveau: parmi ces derniers, sept ne sont pas catholiques. Si trois sont des chrétiennes coptes, se trouvent surtout trois musulmans et un hindou.
En 2017, c’est le seul centre pénitencier italien réservé aux ›collaborateurs de justice’, qui accueille le pape pour le Jeudi Saint. Afin de garder l’anonymat des détenus pour éviter tout risque de représailles, la messe depuis la prison de Paliano se déroule à huis clos. Parmi les douze détenus auxquels le pape François lave les pieds, figure un catholique converti de l’islam. (cath.ch/imedia/xln/pp)
Pierre Pistoletti
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