Des autorités de la capitale ont estimé que l’emploi de ces appareils par les muezzins provoque une pollution sonore, selon BBC Afrique. Notamment dans le quartier des affaires de Nyarugenge où se trouvent les plus grandes mosquées du pays. La décision s’inscrit dans le cadre du projet «Kigali City 2040». Il vise à faire de la capitale rwandaise un centre touristique et d’affaires incontournable du continent africain.
La mesure d’interdiction de haut-parleurs pour les appels à la prière a quelque peu perturbé les leaders musulmans. Le chef du Conseil suprême musulman du Rwanda, Cheikh Salim Hitimana, a déclaré avoir été surpris par cette décision. Mais souhaite rencontrer les autorités de la ville avant de prendre position.
Depuis le début de l’année, le gouvernement rwandais mène un contrôle rigoureux dans les lieux de culte du pays. Cette vérification porte sur les conditions d’hygiène, de sécurité, d’accueil des fidèles, ainsi que les normes de construction. Dans ce contexte, plus de 1’000 églises ont été fermées. Elles ne rouvriront qu’après avoir rempli toutes les conditions.
L’islam est la seconde religion au Rwanda, après le christianisme. Le nombre de musulmans est évalué entre 10 et 14% sur une population totale de 12,9 millions d’habitants, en 2016. Le pays compte plus de 500 mosquées. «Depuis 1994, le statut des musulmans rwandais a changé, selon l’adjoint du mufti du Rwanda, Cheikh Salih Nshimimana. Ils jouissent maintenant de tous les droits, au même titre que les autres citoyens. Ils peuvent se rendre librement dans les mosquées, envoyer leurs enfants dans les écoles sans discrimination. Tout cela n’était pas possible avant le génocide, car les dirigeants du pays les considéraient comme des étrangers.» (cath.ch/ibc/pp)
Pierre Pistoletti
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