Chaque année, le dimanche des Rameaux marque la Journée mondiale de la jeunesse. Ce sont ainsi des jeunes – notamment les participants au pré-synode – qui ont porté les rameaux lors de la procession de la messe papale. Celle-ci a débuté au pied de l’obélisque de la place Saint-Pierre pour la lecture de l’Evangile de l’entrée de Jésus dans Jérusalem. Puis, la procession a rejoint l’autel, au pied de la façade de la basilique.
En arrivant dans Jérusalem, a relevé le pape, le Christ est accueilli dans la joie. C’est le chant et la joie spontanés des pécheurs pardonnés. Mais cette joie est «gênante, absurde, scandaleuse, insupportable, intolérable» pour ceux qui ont oublié les nombreuses faveurs reçues: ils se sentent supérieurs et refusent la miséricorde de Dieu.
Ceux-là, a estimé l’évêque de Rome, sont prêts à une «réalité truquée» pour défendre leur position, en discréditant l’autre. Alors, ils finissent par défigurer le Christ et font monter le cri «artificiel»: ‘crucifie-le ‘. Pour faire taire la «fête du peuple», ils brisent l’espérance.
Le pape François s’est ensuite adressé directement aux jeunes. Selon le pontife, c’est à eux de choisir si le monde ira vers «l’Hosanna du dimanche» ou tombera dans «le ›crucifie-le’ du vendredi». Et le pontife de leur adresser une supplique: «s’il vous plaît, décidez-vous avant que les pierres ne crient».
Un jeune joyeux est difficile à manipuler, leur a-t-il confié. Mais il existe de nombreuses façons de les rendre silencieux et invisibles. Alors leurs rêves perdent leur éclat pour devenir «rêvasseries au ras du sol, mesquines, tristes». Et cette tentation existe chez certains afin de faire taire la joie que Jésus suscite.
Pour la maintenir vive, le meilleur antidote aux voix destructrices est le Christ lui-même. Sur la croix, Il est «mort en criant son amour pour chacun de nous». Il faut donc regarder la croix et se laisser interpeller. Et chacun doit se demander si le Christ est une source de joie ou une source de honte en raison de ses priorités pour les pécheurs.
A l’issue de son homélie le pape François a été applaudi par l’assemblée, chose assez rare au cours d’une messe. Les applaudissements sont surtout montés des rangs des jeunes installés à l’avant de la place Saint-Pierre, à quelques mètres de l’autel. (cath.ch/imedia/mp)
Maurice Page
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