Lucia Miglionico, directrice médicale du service d’oncologie pédiatrique a confié, le 15 mars 2018 à Vatican News, l’impatience des enfants. Pour préparer la venue du pape, les préparatifs ont fusé dans le service d’oncologie pédiatrique : «lettres, affiches et dessins» décorent la salle dans laquelle le pontife doit rencontrer une quarantaine d’enfants malades. A l’extérieur, pour accueillir le pape François, «il y aura sûrement des dizaines et des dizaines de nos enfants guéris», a affirmé Lucia Miglionico.
La visite du pape aux enfants de l’hôpital de San Giovanni Rotondo rappelle l’attention particulière que le pontife porte aux plus pauvres depuis le début de son pontificat. Cette même attention se retrouve dans l’œuvre du Padre Pio, qui en fondant la Casa Sollievo della Sofferenza, a voulu répondre aux besoins des plus démunis. «Dans chaque personne malade — a dit Padre Pio — il y a Jésus qui souffre. Dans chaque pauvre, il y a Jésus qui languit. Dans chaque personne malade, il y a deux fois Jésus qui souffre et qui languit».
Si l’on attribue un grand nombre de guérisons miraculeuses au saint capucin, il faut également saluer les réalisations de la Casa Sollievo. Dirigé par des capucins, le centre est aujourd’hui l’un des établissements de santé les plus importants d’Italie.
Padre Pio a fondé la Casa Sollievo della Sofferenza au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, alors que la misère, la famine et la maladie accablaient les habitants de la région. Le projet n’a pas tout de suite fait l’unanimité, mais le capucin a vu son rêve se concrétiser grâce au don généreux d’Emanuele Brunatto. La vie de cet industriel, premier fils spirituels de Padre Pio, a été bouleversée par sa rencontre avec le saint capucin. Ainsi, en 1946, la construction de la ‘Maison du soulagement de la souffrance’ a commencé et dix ans plus tard, en 1956 le centre a pu être inauguré.
Le capucin aux stigmates, familier de la souffrance physique et morale, a œuvré toute sa vie pour la création de cette maison, qui n’est pas uniquement un centre hospitalier, mais un «temple de science et de prière» destiné aux plus faibles. En effet, la particularité de la Casa Sollievo réside dans le travail des hospitaliers qui ne prodiguent pas seulement des soins mais apportent de l’amour aux malades, un aspect que Padre Pio jugeait nécessaire à leur rétablissement. Il s’agit de «soigner le corps» pour permettre à l’amour miséricordieux de se manifester pour «atteindre l’âme».
Aujourd’hui encore, les activités de la Casa Sollievo della Sofferenza sont empreintes de la spiritualité du Padre Pio. La messe y est célébrée chaque matin dans l’église qui se situe au cœur de l’hôpital. L’eucharistie est ensuite portée aux malades alités, suivant les recommandations de saint Pio de Pietrelcina qui exhortait les médecins à «porter l’amour jusqu’au lit du malade».
Si l’hôpital s’est développé depuis sa fondation et affiche désormais un niveau d’excellence, la Casa Sollievo n’a pas pour autant perdu son identité chrétienne. Médecins et capucins prodiguent les soins au corps et à l’âme des malades dans une grande harmonie, en marchant dans les pas de Padre Pio. (cath.ch/imedia/adp/ah/rz)
Raphaël Zbinden
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