Le Saint-Siège et la Chine continentale n’entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 1952. Les évêques nommés par le successeur de Pierre ne sont pas reconnus par les autorités chinoises. De son côté, le gouvernement a nommé des évêques de son propre chef. Ceux-ci sont donc illégitimes aux yeux de Rome et excommuniés. Le Saint-Siège a toutefois reconnu a posteriori certains de ces pasteurs diocésains nommés par Pékin.
D’après UCAnews, Mgr Peter Fang Jianping, évêque de Tangshan nommé par Pékin et ultérieurement reconnu par Rome, a affirmé «qu’il n’y a plus d’obstacle» à un accord, après de longues années de négociations. Portant sur les nominations épiscopales, cet accord pourrait advenir au cours de l’année 2018 selon le prélat. Pour favoriser cette issue, a-t-il estimé, le Vatican pourrait régulariser les évêques ordonnés sans son accord.
«Il n’y a pas d’obstacle si tout le monde pense simplement au bénéfice de l’Eglise pour la paix», a renchéri Vincent Zhan Silu, évêque illégitime et excommunié de Mindong. D’après UCAnews, l’actuel évêque de ce diocèse nommé par Rome aurait accepté de se retirer pour lui laisser la place, à la demande du Vatican.
Pour un autre évêque excommunié, Paul Lei Shiyin, pasteur officiel de Leshan, l’établissement de liens entre Pékin et Rome pourrait avoir un impact positif sur l’influence internationale de la Chine. Il pourrait aussi aider l’Eglise à travailler plus normalement, a-t-il considéré.
Dans un entretien au journal italien La Repubblica, le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, a affirmé le 13 mars que les «portes de la miséricorde» restaient ouvertes pour les évêques illégitimes repentants. Le but des négociations, a-t-il expliqué, est «de soigner une situation douloureuse».
Un tel accord est toutefois vivement contesté par certains, notamment le cardinal Joseph Zen, évêque émérite de Hong Kong. Selon lui, le but de Pékin est d’obtenir une Eglise «soumise à son pouvoir». Des universitaires et des académiques de l’ancienne colonie britannique se sont associés à ses réticences, en publiant en février une lettre ouverte. Un accord, écrivaient-ils, serait une «erreur irréversible et regrettable» entraînant «confusion et peine». (cath.ch/imedia/xln/rz)
Raphaël Zbinden
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