Fondée en 1968 à l’initiative d’Andrea Riccardi, historien et homme politique italien, cette communauté est née au lendemain du concile Vatican II, dans le quartier romain du Trastevere, de l’autre côté du Tibre. Elle prend le nom d’un ancien carmel romain.
L’association rassemble alors des hommes et des femmes, laïcs, qui s’engagent gratuitement pour la paix et l’aide des plus pauvres, portés par l’écoute de l’Evangile et par la prière. Elle a été reconnue par le pape Jean Paul II comme association internationale de fidèles de droit pontifical en 1986.
A partir de 1975, l’œuvre a commencé à s’enraciner dans d’autres villes italiennes et, dans les années 1980, elle s’est propagée en Europe, en Afrique, en Amérique et en Asie. Elle est aujourd’hui présente dans plus de 70 pays du monde, dont la Suisse.
Avec le temps, elle est devenue une sorte d’ONG appuyée sur sa bonne connaissance du terrain. Elle peut notamment compter sur l’important réseau des Eglises locales dans le monde, ainsi que sur les contacts interreligieux qu’elle entretient dans différents pays depuis de nombreuses années.
Au plan diplomatique, la ligne de Sant’Egidio n’est pas calquée sur celle du Saint-Siège, mais elle constitue une forme de diplomatie parallèle, qui peut s’avérer d’une grande aide. Ainsi, le coup d’éclat de la communauté a été de parvenir à un accord de paix au Mozambique en 1992, mettant fin à un conflit violent de plusieurs années. Cet accord était l’aboutissement de deux ans de médiations menées sous sa conduite.
L’association organise également des rencontres interculturelles et interreligieuses, chaque année en Europe, sur la base d’un dialogue pour la paix. Ces rencontres sont très médiatisées, et l’association a eu à se défendre de favoriser le syncrétisme religieux. La première grande rencontre s’est tenue en 1986, à Assise, en présence du pape Jean Paul II. Benoît XVI s’y est également rendu en 2006, pour les 20 ans, et le pape François en 2016.
Le pape François a effectué une première visite à Sant’Egidio, en juin 2014, dans la basilique Sainte-Marie du Trastevere. Il avait alors fustigé une «Europe fatiguée», en panne de natalité et qui a «renié ses racines». (cath.ch/imedia/ap/adp/bh)
Bernard Hallet
Portail catholique suisse
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